Ils ont lancé un message de solidarité envers les détenus vivant une situation «irrégulière» en regard des lois sur l’immigration. Sur les lieux même de ce qu’ils estiment être un endroit symbolique de répression au Canada, ils ont demandé la fin de la détention des personnes qui y transitent et toutes autres formes d’incarcération.
Ils ont également tenu à commémorer la première année des grèves de migrants détenus ayant eu lieu en septembre 2013, à Lindsay, en Ontario. Ceux-ci revendiquaient de meilleures conditions de détention au Ontario’s Central East Correctional Centre (CECC), notamment en termes d’accès aux soins médicaux, aux travailleurs sociaux et à l’aide juridique.
Les personnes ayant pris part à la manifestation, organisée par Solidarité sans Frontières, soutiennent que les révisions de détention, comme celles se produisant régulièrement à la Commission de l’immigration et du statut de réfugié, sont «arbitraires».
«Un récent rapport du réseau End Immigration Detention montre des taux de libération très variables, entre 5 à 33 %, dépendant du membre de la commission», peut-on lire dans un communiqué émis peu avant le rassemblement.
Incarcération des autochtones
Selon l’organisation, «un racisme endémique et systémique fait partie intégrante du système carcéral canadien». Elle se base sur le fait que, de 2011 à 2012, les Autochtones constituaient 4 % de la population adulte au Canada, alors que 28 % de celle-ci est en prison.
«Par ailleurs, le nombre de femmes autochtones incarcérées est en hausse. Le Canada n’a jamais cessé d’être un État colonial et raciste. L’incarcération disproportionnelle des Autochtones n’est qu’une preuve de cette réalité», tranche-t-on.
En 2012-2013, près de 50 % des individus incarcérés pour des motifs d’immigration au pays (9571) étaient des demandeurs d’asile (4128), ayant pour la plupart tenté d’échapper à la persécution dans leur pays d’origine. Selon l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFP), «la détention est un outil d’exécution de la loi efficace contre ceux qui cherchent à contourner les processus d’immigration et est préventive plutôt que punitive».
De plus, des familles complètes se retrouvent au CSI de Laval et hommes, femmes, mères et enfants sont séparés.
Rappelons qu’en août 2013, Solidarité sans frontière avait aussi organisé une manifestation contre la détention des personnes immigrantes au même endroit.