À 17h, chaque 6 décembre pour les 5 prochaines années, le carillon de la Place Claude-Léveillée jouera la pièce musicale Lux Aeterna en mémoire des 14 jeunes femmes assassinées lors de la tuerie misogyne de l’École Polytechnique, en 1989.
«En 2014, nous étions réunis ici pour souligner les 25 ans du massacre de Polytechnique, a déclaré Marie-Ève Surprenant,coordonnatrice de la Table de concertation de Laval en condition féminine (TCLCF). Aujourd’hui, nous inaugurons une trace permanente avec cette œuvre pour chœur et carillon exprimant tout le potentiel de recueillement de la musique.»
Après quelques discours d’usage, dont celui du maire Marc Demers affirmant que tous devaient «se rappeler pour que ça ne puisse pas se répéter», la chorale de la Faculté de musique de l’Université de Montréal (UdeM), sous la direction de Raymond Perrin, a accompagné l’envolée des cloches, marquant ainsi l’inauguration de l’œuvre permanente, le 6 décembre, devant le campus lavallois de l’UdeM.
«Cette trace permanente donnera un espace de recueillement et solidaritéau mouvement des femmes lavallois.»
– Marie-Ève Surprenant, coordonnatrice de la TCLCF
Cette Lux Aeterna, qui veut dire lumière éternelle en français, a été composée par Estelle Lemire. Cette dernière a découpé sa pièce symboliquement en 14 sections ponctuées d’autant de points de suspension et une finale au carillon.
«C’est avec un sentiment de responsabilité que j’ai approché cette création, a affirmé celle qui étudiait au Conservatoire de musique de Montréal durant le tragique événement. Les jeunes femmes qui vont chanter aujourd’hui ont l’âge qu’avaient les femmes arrachées à la vie il y a 29 ans.»
«Après avoir exploré différentes façons de rendre hommage à la mémoire de ces jeunes femmes, nous avons reçu, de manière très symboliques, 14 soumissions de 14 compositrices à la démarche unique», de préciser Marie-Ève Surprenant.
Rappelons que la Ville avait organisé, en mars, un appel de projets dédié aux compositrices québécoises professionnelles.
Émotion et respect
Près de 200 personnes se sont rassemblées pour assister à ce dévoilement attendu depuis de nombreuses années par les organismes de femmes lavallois.
Avant la musique, 14 femmes et fillettes, appartenant au réseau d’ingénieures Elles@Stantech et au milieu communautaire, ont déposé chacune une rose blanche au pied du carillon en mémoire des victimes, avant que la foule observe une minute de silence.
«Depuis le 25 novembre, nous vivons les 12 jours d’action contre la violence envers les femmes qui culminent aujourd’hui, de souligner Mélanie Guénette, coordonnatrice de la Table de concertation en violence conjugale et agressions à caractère sexuel de Laval. Il est important de se mobiliser afin de contrer toutes formes de violence envers les femmes.»