Réduit à quatre députés et confiné aux banquettes de l’opposition depuis la dernière élection, le caucus libéral de Laval a profité de la fin de la session parlementaire pour faire son bilan des «enjeux locaux».
Si bien que pendant une rencontre d’une heure trente, les députés Francine Charbonneau, Monique Sauvé, Saul Polo et Jean Rousselle n’ont jamais même fait allusion aux deux controversés projets de loi sur l’immigration et la laïcité adoptés sous bâillon quelques jours plus tôt.
Communication déficiente
De façon générale, ils s’entendent pour dénoncer le «manque de consultation et communication» du gouvernement Legault autant envers eux que l’ensemble de la population lavalloise.
Deux exemples touchent les infrastructures de transport, nommément le déploiement du Réseau express métropolitain (REM) dans l’ouest de l’île.
«Les citoyens ont toujours été très favorables au REM», rappelle la députée de Fabre, Monique Sauvé, mais «la communication déficiente amène beaucoup d’inquiétudes».
Début juin à l’Assemblée nationale, elle a d’ailleurs déposé une pétition de 281 signatures demandant, entre autres, au gouvernement d’élaborer avec la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) «un plan de communication simple par alerte SMS, courriels, médias sociaux ciblés et distribution postale» de sorte que les citoyens soient dûment informés des mesures d’atténuation mises en place durant les travaux.
À l’autre bout de l’île, la députée de Mille-Îles, Francine Charbonneau, adresse les mêmes reproches au gouvernement par rapport au projet du service rapide par bus (SRB) Pie-IX, qui affectera directement la vie des résidents de la rue Rose-de-Lima.
«En ce moment, ces citoyens qui seront un peu pris en otage [durant les travaux] sont dans le néant, déplore celle qui dit avoir interpellé le ministre des Transports, François Bonnardel, et la ministre déléguée aux Transports et responsable de la Métropole, Chantal Rouleau. Faut mettre les citoyens dans le coup.»
Mme Charbonneau déplore que chaque fois qu’un projet d’infrastructure implique Montréal et Laval, les Lavallois semblent toujours laissés-pour-compte «comme si on oubliait qu’ils avaient voix au chapitre».
Par ailleurs, la députation libérale espère que le gouvernement Legault fera montre à l’avenir de plus de transparence en partageant davantage avec elle l’information de nature régionale. «On souhaite travailler pour l’ensemble des Lavallois et au minimum, il faut qu’il y ait une bonne communication et un échange d’information», fait valoir le député de Laval-des-Rapides, Saul Polo. À cet égard, sa collègue Francine Charbonneau ne manque pas de rappeler l’époque du gouvernement minoritaire de Pauline Marois où les députés Léo Bureau-Blouin et Suzanne Proulx représentaient le Parti québécois à Laval. «Il y avait un respect, dit-elle. Est-ce qu’on peut dire la même chose en ce moment? Bien non.»
La bonne nouvelle, toutefois, c’est que le ministre régional de Laval – le député de Groulx et ministre des Finances, Éric Girard – se serait montré «ouvert» à tenir des rencontres périodiques lors d’une rencontre sollicitée plus tôt ce printemps par le quatuor libéral.
A-19
De son côté, le député de Vimont, Jean Rousselle, dit espérer que le parachèvement de l’autoroute 19 demeure une priorité pour le gouvernement Legault.
Depuis l’ouverture des soumissions de l’appel d’offres pour l’avant-projet définitif et des plans et devis en septembre 2018, c’est silence radio. Un problème de configuration des voies réservées serait en cause, mentionne-t-il en évoquant une récente discussion avec le ministre responsable de la région. «On me laisse entendre que ça va retarder d’un an.»
Au cabinet du ministre des Transports, on n’était pas en mesure de répondre à nos questions, nous suggérant à communiquer avec les relations médias du Ministère. Au moment de mettre en ligne, nous étions en attente d’un retour.
Éducation
En matière d’éducation, Saul Polo souhaite que l’entente triennale entre le Regroupement lavallois pour la réussite éducative et le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur puisse être maintenue. «Cette entente de 1,3 M$ sur 3 ans prendra fin le 30 juin, souligne-t-il, précisant que 68 projets éducatifs en dépendent.
De ce nombre, le projet d’aide aux devoirs l’École des Grands est «immensément nécessaire» pour la réussite de jeunes élèves du primaire aux prises avec des problèmes d’apprentissage, soutient-il. Au cours de la dernière année scolaire, ce sont 89 élèves de l’école Marcel-Vaillancourt qui ont été jumelés à 39 étudiants inscrits en Enseignement au Collège Montmorency. «Des initiatives de cette nature servent à soutenir le travail de la Commission scolaire de Laval, qui fait un travail énorme pour accompagner les jeunes», termine le député de Laval-des-Rapides.