Encore cette année, Laval franchira le cap du milliard de dollars en investissements publics et privés.
Selon les intentions d’investissement publiées par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), les sommes injectées dans l’économie régionale devraient se chiffrer à 1,3 G$ en 2021. Il s’agirait d’un bond de 9,7 % en comparaison aux 1 176 000 000 $ investis à Laval l’an dernier.
Bien que significative, cette croissance devrait toutefois être inférieure à celle prévue pour l’ensemble du Québec. De fait, si les projections de l’ISQ s’avèrent, la province verrait ses investissements croître de 10,9 % au terme de l’exercice en cours. À l’exception de la Montérégie, toutes les régions de la province devraient voir ainsi leurs investissements augmenter cette année.
Rappelons qu’en 2020, en pleine récession suscitée par la pandémie, Laval s’était particulièrement illustrée avec une hausse de 1,3 % des investissements recensés sur son territoire pendant que l’ensemble du Québec accusait un repli de 4,9 % comparativement à 2019.
Ventilation
Tout comme l’an dernier, les paliers de gouvernement supérieur donnent le ton avec des investissements qui excéderaient de quelque 150 millions de dollars ceux provenant du secteur privé, prévoit l’ISQ.
En hausse de 14 % par rapport à l’an dernier, l’argent public injecté dans des travaux d’infrastructures à travers le territoire de l’île Jésus s’élèverait à 718 M$. Quant aux projets d’investissements privés, ceux-ci se chiffreraient au 31 décembre prochain à plus de 570 M$. Signe d’une relance bien amorcée, cet apport du privé est en hausse de 4,5 % comparativement à 2020, où un recul de 16 % avait été enregistré.
Projections 2022
Économiste principale chez Desjardins, Chantal Routhier soutient que la ville-région devrait poursuivre sur son erre d’aller.
«Les perspectives pour 2022 sont également favorables», peut-on lire dans l’étude économique publiée le 9 septembre portant sur Laval.
Mme Routhier rappelle, entre autres investissements privés, le projet Central Parc Laval au montant d’un demi-milliard de dollars en bordure du boulevard Le Carrefour, dans Chomedey. Les quatre dernières tours d’habitation d’un complexe qui, à terme, en totalisera six devrait normalement être mises en chantier d’ici la fin 2023, selon les plans initiaux.
À cela s’ajoute l’Espace Montmorency, qui représente un chantier de 450 M$ au cœur du centre-ville et dont les travaux devraient se poursuivre jusqu’à l’automne 2022.
Jouxtant au nord ce méga-chantier, le projet d’immeubles en copropriétés Urbania 2 impliquant des investissements de 270 M$ soutiendra l’économie régionale jusqu’en 2023, ajoute-t-elle.
Chantiers routiers
«La région sera l’oeuvre de grands chantiers routiers et de travaux d’infrastructures en mobilité durable sur son territoire au cours des prochaines années», souligne l’économiste.
«D’une part, il y a le parachèvement de l’autoroute 19 (entre 500 M$ et 600 M$) qui devrait commencer à l’automne 2021 pour se terminer en 2023. D’autre part, 1,5 G$ seront investis à compter de 2022 pour l’autoroute 15 à Laval et dans les Laurentides afin, entre autres, d’implanter des voies réservées pour favoriser le transport collectif et le covoiturage.»
Également, la réfection du pont Pie‑IX au coût de 199 M$ se poursuivra jusqu’à l’été 2023. Idem pour les travaux liés à la construction du Réseau express métropolitain (REM) dans l’ouest de l’île Jésus. Mme Routhier y glisse au passage qu’«un prolongement du REM vers le Carrefour Laval est envisagé par la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ)».
Autre chantier majeur est cette école secondaire construite au coût de 233 M$ dans Pont-Viau. Voisinant avec le Centre de formation Compétences-2000, cette école serait livrée en août 2022, selon les prévisions.