Cette dénonciation de l’intrusion dans la vie privée vient d’Isabelle Piché, conjointe de David DeCotis, qui s’en prend au maire Gilles Vaillancourt et à la façon dont il s’est adressé à M. DeCotis à la période de questions de la séance du conseil du 11 janvier.
«Quoi d’autre encore sait-il?»
Mme Piché, ex-candidate du Mouvement lavallois aux dernières élections municipales, n’a pas du tout apprécié que le maire dévoile en pleine assemblée publique des informations d’ordre personnel et familial, jugées d’aucun intérêt public, en lien avec l’emploi qu’occupe son conjoint au sein d’une société de la Couronne fédérale.
«… qu’il connaisse le poste qu’il occupe et, encore plus inquiétant, qu’il soit au courant que son frère travaille pour la même compagnie et qu’il occupe le même genre de poste nous a laissés bouche bée. Quoi d’autre encore connait-il sur notre vie et celle de notre famille? Et la vôtre?», écrit Isabelle Piché dans un courriel adressé au représentant du Courrier Laval, le 12 janvier.
Bien que le couple assure n’avoir «rien à cacher», elle ajoute que «ça ne se fait pas» et se demande à quoi peut bien servir au maire Vaillancourt «ce genre de renseignements».
DeCotis «honoré»
Au lendemain de l’assemblée, M. De Cotis, qui préside aux destinées de la formation politique du Mouvement lavallois, ironisait:«Je suis bien honoré que Monsieur le maire ait pris le temps de faire ses recherches sur moi et d’enquêter sur ma famille.» Plus sérieusement, il se questionne sur «les moyens» qu’a bien pu prendre le maire de Laval pour arriver à ses fins.
Déstabilisé la veille par les propos tenus par Gilles Vaillancourt, David DeCotis tient à lui préciser que son frère, qui est chargé de projet chez Via Rail, n’a rien eu à voir avec son embauche.
Des contrats de 52 M$
La sortie de M. Vaillancourt était en complément de réponse à la question en lien avec des contrats d’une valeur de 52 M$ que les entreprises appartenant au beau-frère du conseiller Jean-Jacques Beldié, membre de l’Équipe Vaillancourt, ont obtenus de la Ville depuis 2002 (cliquez ici pour lire l’article en question https://courrierlaval.com/article-408765-Le-ML-reclame-la-demission-de-JeanJacques-Beldie.html).
Le président du Mouvement lavallois soulevait une question d’éthique, rappelant au passage que la société maîtresse (Nepcon) des entreprises présidées par Anthony Mergl, le beau-frère de M. Beldié, avait plaidé coupable à un complot pour collusion dans l’industrie du déneigement, en 2000. «Le conseiller en question a respecté l’entièreté de la loi et plus encore, selon un expert en éthique que nous avons consulté», a expliqué le maire, ajoutant que «les contrats ont été octroyés par soumission publique et que la loi nous oblige à accorder le contrat au plus bas soumissionnaire».
Quant à savoir qui fait appliquer le Code d’éthique de la Ville, le maire Vaillancourt a répondu que «précédemment, c’était Me Boileau [conseiller municipal à la retraite depuis le 1er novembre]», avant d’ajouter, après une certaine hésitation, que le mandat serait éventuellement confié à «une firme indépendante».