«J’ai toujours écrit dans la forme brève, lance-t-il d’entrée. L’aphorisme, c’est en avoir long à dire et rester bref!»
En près de 80 pages, le lecteur parcourt 269 pensées numérotées, Patrick Coppens s’inspirant de l’oeuvre Le Gai savoir (1882), de Friedrich Nietzsche, pour cette manière de faire. Il s’agit de son 29e livre. L’ouvrage est parsemé de ses dessins à l’encre pigmentée.
«C’est un projet en trois parties avec au final l’idée de produire 1000 aphorismes du genre, indique le cofondateur de la Société littéraire de Laval, de la revue Brèves et des Mardis de Port-Royal. Le deuxième livre est presque déjà terminé.»
Publié aux éditions Triptyque, ce premier volume de Pensées pensives a fait l’objet d’un lancement collectif, le 3 mars, en présence de plus de 250 personnes rassemblées à l’Île Noire, à Montréal.
Dire l’essentiel
En cours de lecture, il est aisé de percevoir l’évolution depuis la publication de Ludictionnaire (1981) et Roule Idéal (1988), ses premières incursions du côté de l’aphorisme.
On sent aussi l’influence de l’artiste Roland Giguère, dont Patrick Coppens peut se vanter d’avoir été le seul élève, le temps d’un quatre minutes magique. Celui qui n’a jamais reculé devant la polémique appréhende le temps qui passe avec plus de sérénité, accordant une valeur plus philosophique à ses écrits.
95.«Une ombre bien peignée vaut tous les paysages.»
177.«La nudité des mots; la pudeur du sens. Tableau de genre.»
209.«J’ai dormi dans un rêve étroit; me suis réveillé plein de nuit.»
217.«Le murmure s’éprend du ruisseau.»
«À 72 ans, j’ai passé l’âge de vieillir, car je pense commencer à comprendre ce que c’est de vivre!» marque-t-il.
Mentionnons que Pensées pensives comprend également quelques propos de Max Jacob et G.C. Lichtenberg, ainsi qu’une citation d’Albert Langevin.
Bibliographe un jour…
De 1969 à 2009, Patrick Coppens a rédigé 104 000 notices sur autant de livres en tant que bibliographe des Services documentaires multimédias (SDM), un organisme paragouvernemental recensant les ouvrages publiés.
Pour qui aimerait découvrir les derniers coups de cœur du peintre et poète, le Lavallois y va de ses suggestions: Anarchie de la lumière (José Acquelin), À même la paroi l’empreinte de sa main (Gaspard Ogliati), Le bonheur des tristes (Luc Dietrich), Soumission (Michel Houellebecq), Carnets du méditant (Salah Stétié), Le mal du pays est un art oublié (Joël Pourbaix), L’identité malheureuse (Alain Finkielkraut) et Chemins perdus, chemins trouvés (Jacques Brault).