Estimées à quelque 2 millions de tonnes métriques d’équivalent de dioxyde de carbone (tCO2e), les émissions de gaz à effet de serre (GES) générées sur le territoire lavallois en 2018 représentent une baisse de près de 12 % par rapport au niveau de 1990, l’année de référence utilisée dans le cadre du Protocole de Kyoto pour coordonner les efforts de réduction des émissions à travers le monde.
Voilà ce qui ressort du bilan 2018 en matière de GES mis en ligne sur le portail de la Ville au début du mois.
«Sachant que la population lavalloise a augmenté significativement depuis les 30 dernières années, il est intéressant de remarquer que l’empreinte carbone d’un citoyen lavallois a diminué, se rapprochant du niveau d’émission per capita mondial», peut-on y lire.
En clair, un Lavallois émettait en moyenne 4,8 tonnes de CO2 en 2018 en comparaison à 4,6 tonnes par Terrien.
Inventaire
Cette mise à jour annuelle des émissions de GES produites à Laval depuis 2016 permet, entre autres, de mesurer dans le temps l’efficacité des initiatives et programmes municipaux visant à les réduire.
Ces bilans font aussi en sorte que les autorités municipales puissent «demeurer à l’affût du développement des connaissances en matière de sciences du climat [et] identifier des secteurs d’activités qui pourraient devenir des générateurs d’émissions de GES importants avec l’évolution des modes de vie».
Sans surprise, le secteur des transports reste de loin le principal émetteur de GES.
Il y a deux ans, il représentait 69 % de l’ensemble des émissions produits sur le territoire.
Loin derrière le transport routier, la consommation énergétique (éclairage, chauffage et ventilation) dans les bâtiments commerciaux et institutionnels, installations municipales incluses, se classe au 2e rang du palmarès avec 10 % des émissions de gaz à effet de serre.
Quant à la troisième source de GES en importance, elle émane du secteur industriel (7 %), suivi des secteurs résidentiel (6 %) et agricole (4 %), ce dernier arrivant ex-aequo avec les matières résiduelles (4 %).
En hausse
Entre 1990 et 2018, le secteur du transport routier a vu ses émissions de GES augmenter annuellement de plus de 325 000 tCO2e. Par rapport à l’année de référence, cela représente une hausse de 31 %.
«Ainsi, malgré des véhicules de moins en moins énergivores, l’augmentation de la population lavalloise et de l’activité économique a eu un effet marqué sur les émissions de GES lavalloises», observe le Service de l’environnement et de l’écocitoyenneté.
L’autre secteur d’activité en hausse depuis 1990 est celui de la consommation énergétique liée aux immeubles commerciaux et institutionnels.
En dépit d’une augmentation significative de l’activité commerciale sur le territoire ces trois dernières décennies, la hausse enregistrée n’est que de 5 %.
«L’utilisation accrue de sources énergétiques renouvelables comme l’électricité ou à plus faible teneur en carbone comme le gaz naturel a permis d’atténuer l’impact sur le climat», explique la Ville.
En forte baisse
Toujours selon l’inventaire de 2018, les matières résiduelles constituent le secteur ayant le plus contribué aux réductions des émissions lavalloises.
En chute de 77 % sous le niveau de 1990, les déchets produits par les Lavallois – qu’ils soient réutilisés, recyclés, valorisés ou éliminés – ont généré quelque 280 000 tCO2e de moins qu’en 1990.
«Cette réduction est en grande partie liée à l’obligation au Québec de capter les gaz de décomposition depuis la fin des années 90. Les efforts continus de réduction de matières résiduelles destinées à l’enfouissement contribuent également à la réduction des émissions de GES provenant de la décomposition des déchets», explique-t-on.
Le secteur résidentiel performe aussi très bien avec un recul de 60 % de ses émissions, une nette amélioration attribuable à la diminution marquée du mazout en matière de consommation énergétique.
À un petit point de pourcentage derrière se dresse le secteur industriel qui a réduit de 59 % ses émissions depuis 1990. En chiffres absolus, le bilan annuel représente une baisse excédant les 185 000 tCO2e.
Outre le fait que ce secteur d’activité n’a pas crû au même rythme que le secteur commercial ces 28 dernières années, la Ville attribue cette forte baisse à «l’évolution des sources énergétiques utilisées pour les activités industrielles».