«Ils ont vu des jeunes qui sont issus d’une communauté semblable à la leur qui se sont rendus dans la NBA. Ça leur donne espoir qu’en travaillant fort, le basket puisse leur permettre de réaliser leur rêve.»
Ces mots sont ceux de Suleiney DLookyta qui entraîne dans la catégorie cadette AAA pour l’Association régionale de Basketball Laval (ABL) lorsque questionnée au sujet de l’impact positif de ce sport au sein de la communauté noire sur l’île Jésus.
Au total, ils sont près de 1600 jeunes issus de celle-ci qui pratiquent ce sport au sein de l’organisation lavalloise.
«Les équipes sont constituées à 70% de jeunes noirs et la balance provient des autres communautés, précise le directeur général de l’ABL Emmanuel Borno. Nous avons même plusieurs anecdotes d’athlètes issus des autres communautés qui s’empreignent de la culture noire.»
«Le basketball sert de carrefour pour favoriser le rapprochement entre les différentes communautés, croit plutôt l’entraîneur des cadets AA de l’ABL Jose Kary Julien. Comme entraîneur, nous sommes des témoins privilégiés de cette richesse.»
Accessibilité
Selon les dirigeants de l’ABL, le fait que le basketball soit un sport moins coûteux permet d’attirer davantage de jeunes pouvant parfois être issus de milieux défavorisés.
«Le basketball est un sport qui n’exige pas beaucoup d’équipement, ce qui permet à toutes les classes sociales d’y avoir accès, réitère Suleiney DLookyta. C’est un sport d’équipe qui force les jeunes à voir au-delà de la couleur de leur peau et de partager un but commun, une passion commune.»
Marvin Métellus, joueur des cadets AAA, abonde d’ailleurs en ce sens.
«Ce que j’aime le plus du basketball, c’est l’esprit de famille qu’on développe quand on joue longtemps pour la même équipe, affirme le jeune basketteur d’Auteuil. J’ai joué au soccer durant quelques années, mais ce que je préfère du basketball, c’est que je peux jouer en défense et en attaque.»
«Le travail d’équipe est ce que je préfère, car même si tu es le meilleur individuellement, tu n’iras jamais loin sans une bonne communication avec tes coéquipiers», ajoute Kevin Adam Jean-Noël, qui est originaire de Vimont et joue aussi chez les cadets AAA.
Modèles
Les jeunes issus de la communauté noire sont également attirés par ce sport en raison des modèles qu’ils retrouvent dans la NBA. 22 des 25 meilleurs marqueurs de l’histoire du circuit professionnel américain sont issus de la communauté noire.
Présentement, cinq joueurs québécois évoluent dans la NBA: Bennedict Mathurin, Lugentz Dort, Chris Boucher, Olivier-Maxence Prosper et Khem Birch. Ceux-ci proviennent tous de la communauté noire.
Mathurin est même l’un des joueurs préférés de Marvin Métellus et sans doute de plusieurs jeunes autres Lavallois.
«C’est certain que les Noirs dans le sport sont les principaux modèles de réussite pour les Noirs, estime Emmanuel Borno. Je crois toutefois qu’il ne faut pas négliger le fait que les jeunes en milieu défavorisé sont attirés par le basketball car il s’agit d’un sport moins coûteux que les autres.»
«C’est plus qu’une évidence que le basketball a un impact positif sur la communauté noire. Outre l’effet rassembleur, il y a l’émergence d’exemples et modèles qui servent de guide pour les jeunes», complète Jose Kary Julien.