4 jeunes diplômés de centres de formation professionnelle de Laval représenteront le Canada aux Worldskills du 10 au 15 septembre 2024 à Lyon.
L’équipe du Canada est composée de 29 étudiants et diplômés, dont 13 Québécois et 4 provenant de Laval.
Plus d’une soixantaine de métiers seront mis de l’avant dans cette compétition internationale qui attire 82 pays.
Peinture de voitures, maçonnerie, pâtisserie, coiffure – ce sont surtout les métiers accessibles au Québec grâce aux diplômes d’études professionnelles (DEP) qui seront à l’honneur. Les jeunes doivent avoir moins de 23 ans pour participer dans la plupart des épreuves.
Les centres de formation professionnelle lavallois ont organisé de petites compétitions à l’interne pour repérer les prochains compétiteurs. Ils ont ensuite concouru aux championnats provinciaux à Québec, puis aux nationaux à Winnipeg.
Tout en beauté
Mia Grenier est diplômée de l’École des métiers spécialisés de Laval en esthétique depuis avril 2023.
La jeune femme de 19 ans a gagné l’or aux provinciaux et nationaux en mai dernier.
Elle a commencé les compétitions pour se surpasser. «J’avais l’option d’essayer quelque chose de nouveau, de donner le meilleur de moi-même et de voir où ça me mène». Elle s’entraîne 25 heures par semaine en préparation des mondiaux.
L’épreuve de Lyon demandera encore plus d’éléments que lors des précédents concours. Elle comprendra, entre autres, l’épilation, le soin du visage et du corps avec massage, le maquillage, des manucures, de la teinture de sourcil et le rehaussement de cils.
«L’évaluation va être faite sur le confort client et les techniques», explique Mia Grenier.
Plus tard, la jeune femme aimerait posséder son propre salon. «J’aime beaucoup prendre soin des autres. Ce métier, c’est principalement ça, on écoute les besoins des clients […] j’aime ça pouvoir les aider de cette façon, pour qu’ils s’aiment eux-mêmes».
De père en fils
Pour sa part, Gio Kasbah souhaite prendre la relève dans l’entreprise en aménagement paysager de son père. C’est pour ça qu’il est allé chercher un diplôme en aménagement paysager au Centre de formation horticole de Laval en mai 2023.
Le résident de Sainte-Dorothée aide son père depuis qu’il a 12 ans. Il est maintenant médaillé de bronze à Québec et d’or aux nationaux avec son équipier Thomas Dorais.
«Depuis que je participe à ces compétitions, ma confiance en moi a grandi», avoue le jeune homme de 19 ans.
Thomas Dorais, 19 ans, souhaite participer à cette compétition depuis le secondaire. Il a choisi ce métier parce «c’est quelque chose qui était créatif, qui bougeait et était dehors».
Sa rencontre avec Gio Kasbah a demandé de l’adaptation, mais maintenant, les deux se complètent dans leurs connaissances. Thomas Dorais a le même diplôme que Gio en plus d’un autre en horticulture.
Le duo s’entraîne avec son entraineur et un expert pour l’épreuve qui s’étendra sur quatre jours. Il devra, dans un espace défini, faire un travail de taillage de pierres, d’aménagement horticole, d’installation de pavé uni et de bassin.
«Pour pouvoir faire le plus de points possibles, il faut que le projet soit précis à quelques millimètres près», explique Gio Kasbah. L’esthétique est le critère le moins important.
Le temps va représenter leur plus gros défi, sans oublier les différents matériaux européens moins connus du duo.
La compétition a beaucoup fait grandir Gio Kasbah qui adore apprendre. «C’est ça que j’aime, d’améliorer ma façon de travailler et de régler des problèmes.»
Thomas Dorais a hâte de vivre l’ampleur de la compétition. Il est motivé par le stress: «On attaque la journée, on fait de notre mieux.» Il se sent déjà gagnant de s’être rendu jusque-là: «On sort vainqueur à titre d’expérience personnelle».
Gio Kasbah souhaite gagner, mais «pour moi, le plus important c’est de rendre fier mon père». Thomas Dorais lui «est fier de représenter le Canada dans son métier qu’il aime».
Ambiance électrique
La compétition internationale va amener un tout autre tournant pour Gaspard Goupil qui est électricien. «Dans mon métier, le problème, c’est que c’est pas du tout le même dans les autres pays. Ils ont des normes différentes, il n’y a rien de pareil. Ça va être dur, mais j’en apprends.»
Diplômé du Centre de formation le Chantier depuis juin 2023, il fait bonne impression lors des compétitions auxquelles il participe.
Pendant plusieurs jours, il devra récréer un système électrique résidentiel en installant des boîtes de distribution, des prises électriques, etc. «Ça prend beaucoup de concentration, surtout quand y’a plein de monde autour.»
Gaspard Goupil a surtout hâte à la remise des médailles. «Tout le monde est dedans, tout le monde cri, c’est vraiment cool.»
Il espère donner le meilleur de lui-même et voir où ça le mènera. «Je ne pensais pas me rendre aussi loin que ça. Je pensais finir aux nationaux, mais apparemment non.»
Selon Gio Kasbah, «Les DEP ne sont pas toujours bien vus. Il y en a qui pense que les DEP, c’est pour les personnes qui s’en vont nulle part dans la vie ou qu’ils ont raté le secondaire.»
En les rassemblant, Worldskills souhaite mettre de l’avant ces métiers professionnels souvent plus manuels ainsi que le talent des jeunes.