La prévention, la détection précoce et l’amélioration du traitement de cette maladie neuro-dégénérative seront au cœur des travaux de cette chaire de recherche, financée au coût d’un million de dollars par la famille de feu André Charron, ex-administrateur à l’INRS-IAF.
«Face au nombre alarmant de familles touchées par la maladie d’Alzheimer, il est urgent de s’attaquer à la racine de ce mal. La recherche fondamentale représente, selon nous, la meilleure voie pour traquer cette maladie», a déclaré André B. Charron, dont le père André, aujourd’hui décédé, était atteint d’Alzheimer.
Titulaire de la chaire, le professeur Charles Ramassamy a souligné qu’au moment de l’apparition des premiers symptômes de la maladie, 80 % des neurones impliqués dans le processus cognitifs sont dégénérés, d’où l’importance de développer des moyens de détection précoce de la maladie.
«Nous cherchons des biomarqueurs en mesure d’indiquer que le patient a entamé le processus neurodégénératif, mais qui permettront également d’en savoir plus sur le stade de la maladie. À partir de là, les équipes cliniques pourront agir pour ralentir la progression ou pour traiter la maladie, en espérant que les patients conservent leur autonomie le plus longtemps possible.»
Traitements
Par ailleurs, le programme de recherche de la Chaire se penchera sur les traitements pharmacologiques actuellement disponibles, lesquels ont souvent un impact sur la qualité de vie des patients en raison d’effets secondaires important pouvant entraîner l’interruption des traitements, précise-t-on.
Pour y remédier, Charles Ramassamy et son équipe travailleront à identifier des molécules thérapeutiques moins toxiques, principalement des polyphénols dérivés de plantes et d’aliments.
Ils recourront par la suite à des nanoparticules pour transporter ces molécules plus efficacement au cerveau, une stratégie devant contribuer à réduire les doses de médicaments nécessaires au traitement.
«Cette nouvelle chaire de recherche permettra non seulement de développer des stratégies novatrices pour prévenir et lutter contre la maladie d’Alzheimer, mais est également porteuse d’espoir pour les personnes qui en sont ou en seront atteintes de même que pour leur famille», a fait valoir Daniel Coderre, directeur général de l’INRS.
À ce jour, la maladie d’Alzheimer affecte plus de 35 millions de personnes, dont plus de 450 000 au pays et 135 000 au Québec.
Si aucune action n’est posée pour la prévenir, la prévalence mondiale de la maladie sera de 65 millions en 2030, puis de 115 millions en 2050.