L’Académie Étoile du Nord Laval (North Star Academy Laval) a profité du 14 février pour distribuer des boissons chaudes, repas et vêtements pour les personnes en situation d’itinérance devant la Mission Old Brewery à Montréal.
Depuis 16 ans, la directrice de l’école anglophone lavalloise, Josée Pepin, et des élèves en sont les organisateurs.
«Je veux montrer aux élèves que ce sont des gens [ceux qui vivent en situation d’itinérance] comme nous», explique la directrice de l’école privée située à Chomedey.
«Personne n’est à l’abri de l’itinérance», renchérit Lynne Dupuis, responsable du développement philanthropique pour la Mission Old Brewery.
Denis en est un bon exemple. «J’ai travaillé toute ma vie», affirme cet ancien forain. «À cause de la COVID, j’ai perdu mon travail», poursuit-il.
Ici, au refuge de la Mission Old Brewery, Denis vient chercher un lieu où dormir, en attendant que les fêtes foraines itinérantes reviennent en force.
Saint-Valentin pour tous
Que le 14 février tombe un samedi ou une journée froide, les élèves de l’Académie sont là.
«C’est toujours la journée de la Saint-Valentin, explique la directrice Josée Pepin. Ça fait partie de donner de son temps. On ne peut pas juste le donner quand ça nous arrange.»
Rapidement, quand les élèves sortent le café, une file se forme pour recevoir les dons.
Plusieurs cachent bien leur situation précaire. Un homme se présente vêtu d’un manteau Canada Goose et chaussé de souliers Adidas. D’autres sont fraîchement rasés, les cheveux bien coupés et bien mis.
Guillaume apprécie les chaussettes et le chandail qu’il a pu prendre. Il est en situation d’itinérance depuis cinq ou six ans et fréquente le refuge depuis décembre.
Angela Kolaric est la responsable administrative de l’Académie. C’est sa première distribution.
Elle avait l’habitude de travailler en amont de la collecte. Elle est étonnée par le nombre de personnes venues profiter des dons.
Un homme demande s’il peut prendre une paire de bas. Mira, une élève de secondaire 4, lui offre une tuque. Poliment, l’homme refuse.
«C’est surprenant à quel point ils sont humbles, remarque Angela Polarik. Ils veulent laisser aux autres qui en ont plus besoin qu’eux.»
En cette douce journée de février, l’initiative est populaire. Après une heure, il ne reste qu’un fond de café et un demi-sac de vêtements.
Tous les repas emballés sont partis depuis longtemps.
«J’ai été surprise de voir leur surprise à eux, témoigne Morgan qui est en secondaire 5.
Qu’ils soient surpris de voir qu’on venait faire ça.»
«On avait beaucoup de vêtements, mais ils sont partis tellement vite!» constate Sarwehs un élève de la même année.
Projet enrichissant
Le projet implique toute l’école. Ce sont les plus vieux, les élèves de secondaire 4 et 5 qui participent à la distribution.
Les élèves de première secondaire emballent les repas.
Tous ont la chance de contribuer à l’opération de générosité.
Habituellement, le groupe se promène en voiture pour aller distribuer les surplus.
Cette année, ce ne sera pas nécessaire.
Pour Yoono, un élève de secondaire 4, l’activité lui fait prendre conscience des besoins des autres. «On doit en faire plus pour la communauté. Je ne pensais pas qu’il y aurait autant de monde.»
Malgré la difficulté que les bénéficiaires rencontrent, «tout le monde est de bonne humeur», affirme Aditi, une élève de secondaire 5.
Cette année, l’école a divisé ses troupes pour élargir son offre. Un second groupe était présent près du refuge pour femmes Chez Doris.