Indépendamment de leurs allégeances politiques, les dirigeants de l’organisme de pression Sauvons nos trois grandes îles avaient de quoi célébrer, hier soir, avec la réélection du Parti libéral de Justin Trudeau.
Même minoritaire, le gouvernement libéral aura les coudées franches pour honorer sa promesse électorale survenue en toute fin de campagne.
À cinq jours du scrutin fédéral, les quatre candidats libéraux de Laval joignaient leur voix à celle de la ministre Mélanie Joly qui s’engageait à travailler avec les autorités municipales pour assurer la protection des îles aux Vaches, Saint-Pierre et Saint-Joseph via le Fonds d’adaptation en matière de catastrophes naturelles.
Dans toute la saga entourant cet archipel, qui défraie la manchette depuis plus de 10 ans, c’est la première fois qu’un parti fédéral susceptible de prendre le pouvoir prenait un tel engagement.
Celui-ci faisait suite à une rencontre tenue neuf jours plus tôt avec le maire Marc Demers, à l’hôtel de ville, où il avait été question des grands enjeux régionaux de la présente campagne fédérale.
Bien que sa demande soit restée sans écho en 2015, M. Demers est revenu à la charge en réclamant des candidats qu’ils se commettent pour une éventuelle participation financière nécessaire à l’acquisition de l’archipel Saint-François.
Petite histoire
Pour les non-initiés, rappelons que ce projet d’acquisition des trois grandes îles dont on parle depuis 2008 a avorté en 2018.
Une mésentente entre la Ville et ses partenaires financiers qu’étaient la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) et le gouvernement du Québec est à l’origine de cet échec.
Convenue en 2016 en vertu du Programme d’aide financière pour les projets contribuant à la mise en place de la Trame verte et bleue, l’entente tripartite prévoyait une enveloppe globale de 21 M$ moyennant une contribution à parts égales de chacun des paliers.
L’entente de principe alors négociée par l’administration Demers pour l’acquisition de deux des trois îles couvrant 82 % de la superficie totale de l’archipel est tombée à l’eau après que le gouvernement et la CMM eurent contesté la valeur marchande des îles.
Depuis, c’est silence radio.
Relance
«La volonté politique exprimée par les candidats libéraux est un pas dans la bonne direction», réagissait la présidente de Sauvons nos trois grandes îles, Huguette Larochelle, au lendemain de l’engagement des libéraux fédéraux.
Elle réclamait du coup «que la volonté politique se traduise par des gestes concrets le plus rapidement possible».
Dans son communiqué publié le 17 octobre, Mme Larochelle insiste sur le caractère «exceptionnel» de ce «patrimoine naturel collectif de 197 hectares en milieu urbain» dont elle souligne «sa faune et sa flore sauvage unique et incomparable».
Or, le maintien au pouvoir des libéraux et la victoire convaincante hier soir d’Angelo Iacono (Alfred-Pellan), Yves Robillard (Marc-Aurèle-Fortin), Annie Koutrakis (Vimy), Fayçal El-Khoury (Laval-Les Îles) et Mélanie Joly (Ahuntsic Cartierville) n’ont fait que raviver les espoirs qu’ils avaient fait renaître le 16 octobre dernier.