La Rencontre Théâtre Ados (RTA) a récemment dévoilé une recherche portant sur ses activités de médiation culturelle pré-spectacle afin d’en évaluer les répercussions, qui seraient remarquables selon le Collaboratoire et Marika Crête-Reizes, formatrice et spécialiste en éducation esthétique auprès d’artistes-médiateurs et consultante culture-éducation.
L’investigation conclut que les ateliers ont des effets positifs sur les jeunes, autant sur le plan pédagogique, culturel que personnel.
Mise en place en 2007 par la RTA, la préparation faite avant un spectacle améliore la présence, l’écoute, la participation et l’énergie des élèves lors de la représentation.
De plus, comme les membres de la RTA se déplacent dans les classes pour réaliser des ateliers, l’étude révèle que ces initiatives ont une grande portée sur l’aspect social et humain.
Médiation culturelle
Avant même les ateliers, Mélanie Goyette, agente du développement des publics, s’occupe d’associer le spectacle et l’artiste médiateur qui correspondront le mieux à l’âge des jeunes élèves et aux exigences de leur enseignant.
L’artiste-médiateur dirigera les ateliers pré-spectacle. Il se déplace dans les classes pour éclairer les jeunes qui iront voir le spectacle.
Son rôle est d’expliquer une pièce de manière pratique et de démonter certaines problématiques que les jeunes pourraient rencontrer pendant qu’ils assistent à la représentation.
Frédéric Moreau, qui collabore avec la RTA depuis 10 ans, dont 3 comme chef médiation, indique que les ateliers peuvent être faits de 2 manières, soit en discutant de manière active avec les adolescents ou par des activités d’expérimentation.
Il ajoute que le but ultime de la médiation est de pousser les adolescents à la réflexion sur des éléments utilisés dans la pièce et qu’ils en fassent leur propre interprétation.
«On ne veut pas les rendre tous artistes, on veut les rendre tous sensibles à l’art», précise-t-il.
Après la discussion, l’enseignant est renseigné sur la production qu’il ira voir. Il connaît les grands thèmes qui y seront abordés.
Quant aux adolescents, ils vont pouvoir s’identifier plus facilement à cette dernière, comme le souligne la recherche.
Formule différente
Comme la programmation fonctionne par une formule festival chaque année, la RTA a subi un coup dur lorsque la pandémie a bouleversé leur édition de 2020.
Normalement, l’organisme présente 8 à 10 œuvres théâtrales à la Maison des arts et chacune a plus d’une représentation.
Ce sont 8000 à 10 000 adolescents lavallois qui sont touchés par le projet.
Depuis le début de la pandémie à Laval, en mars 2020, seulement trois spectacles ont été présentés et ce, par webdiffusion.
En revanche, de proposer un enregistrement d’un spectacle a permis d’offrir la chance à davantage de classes provenant de différentes écoles de visionner le spectacle.
Ainsi, 12 000 adolescents en assistance directe et en différée ont pu voir une pièce présentée par la RTA.
«Pour nous, ç’a été une forme de succès parce qu’on a réussi à garder notre lien culture-éducation bien vivant, témoigne Sylvie Lessard, directrice générale et artistique et cofondatrice de la RTA. On a aussi gardé notre lien avec nos clients qui sont des enseignants bien vivants, eux aussi.»
L’organisme a tout de même pu offrir différents ateliers dans les écoles à de nombreuses reprises malgré la pandémie.
De la lecture publique, des ateliers de clown et des jeux d’ombres ne sont qu’une partie du programme d’ateliers.