La première Assemblée générale annuelle (AGA) de la Maison Marie-Marguerite en décembre, permettant ainsi l’élection de son premier comité d’administratrices.
Conçue à l’origine par la Table de concertation de Laval en condition féminine (TCLCF), la Maison Marie-Marguerite se voudra un lieu d’accueil et d’accompagnement sécuritaire pour les femmes en difficulté et qui auront eu un parcours parsemé de différents types de violence conjugale, dont elles subissent encore les conséquences.
«C’est un projet de longue haleine, porté depuis 4 ans par la TCLCF, qui nécessite de nombreux appuis du milieu et des investissements importants en termes de financement et d’infrastructures afin d’avoir l’espace et les ressources humaines nécessaires pour offrir de l’hébergement 24h sur 24, 7 jours sur 7», affirme Marie-Ève Surprenant, coordonnatrice de la TCLCF.
Les féminicides perpétrés durant la pandémie ont donné une autre bonne raison à l’organisation de se réunir pour son AGA.
Centre d’hébergement
Depuis quatre ans, la TCLCF travaille sur un projet de centre d’hébergement pour les personnes en situation de violence conjugale et en condition précaire.
«On a fait un colloque sur les femmes en situation de vulnérabilité en janvier 2017 où on a énuméré des recommandations dans différents axes sur les situations de vulnérabilité qui touchent des besoins de base», ajoute Meredith Sphère, administratrice temporaire de la Maison Marie-Marguerite.
À terme, la Maison Marie-Marguerite comprendra une trentaine d’unités de logement où une cinquantaine de femmes et leurs enfants pourront habiter pendant une période de six mois à deux ans.
Le projet a profité de la contribution du bureau de consultation jeunesse, de l’Auberge du cœur l’Envolée, l’Oasis Unités mobiles d’Intervention, le Roy et le centre de détention Leclerc.
Un portrait de la TCLCF entre 2013 et 2015, traitant des femmes en situation de vulnérabilité à Laval et de leurs conditions de vie, mettait en lumière des femmes vivant des situations de vulnérabilité accrue par la précarité résidentielle, précarité financière et la violence conjugale.
«On a aussi réalisé une étude de faisabilité entre 2019 et 2020 pour s’assurer du potentiel de marché, explique Meredith Sphère. Il y aura un bassin potentiel, mais nous devons travailler en collaboration avec les ressources d’hébergement existantes et déterminer dans quelle mesure ce projet est réalisable.»
Chiffres alarmants
D’un autre côté, Marie-Marguerite soutient que l’aide apportée aux femmes dans les organismes d’aide à la violence conjugale n’a pas les outils nécessaires et redirige les femmes ailleurs.
«Nous espérons donc trouver un lieu prochainement pour la Maison Marie-Marguerite afin de débuter une offre de service d’accompagnement des femmes en difficulté, avec ou sans hébergement, le plus rapidement possible, de spécifier Marie-Ève Surprenant. Nous espérons que ce soit pour le printemps ou plus tard au cours de l’année 2022. Nous ne pouvons pas avancer de date pour le moment.»
Ajoutons qu’en 2015, 98% des ressources ayant été sondées, ont renvoyé les femmes vers d’autres ressources locales et 57% vers des ressources d’autres régions.
«Aujourd’hui, ce sont 865 femmes qui auraient besoin des services de la Maison Marie Marguerite et qu’il faut garder dans leur région, ici à Laval», estime par ailleurs la coordonnatrice de la TCLCF.