Décidément, le marché immobilier va de record en record.
À l’instar de juillet, les chiffres de vente ont atteint des sommets inégalés au mois d’août, révèle le dernier bilan mensuel publié par l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ).
Le mois dernier, le marché résidentiel de la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal a vu ses ventes bondir de 39 % par rapport à la même période l’année dernière.
À Laval, le bond est encore plus prodigieux avec une hausse de 48 %.
Dans un cas comme dans l’autre, c’est du jamais vu en termes de transactions pour un mois d’août depuis que le système Centris collecte les données de marché, il y a 20 ans cette année.
Surenchère
«La crise sanitaire a manifestement des effets inattendus sur le comportement des acheteurs, alors qu’on observe un engouement renouvelé pour la propriété, notamment la catégorie unifamiliale, indique par voie de communiqué Julie Saucier, présidente et chef de la direction de l’APCIQ. Cette situation est particulièrement profitable aux banlieues, où les cas de surenchère se multiplient et les conditions de marché sont toujours extrêmement favorables aux vendeurs.»
À Laval, par exemple, l’unifamiliale a affiché une progression de 59 % des ventes en août.
La moitié des 306 maisons vendues ont trouvé preneur pour plus de 392 000 $, ce qui représente une hausse de 18 % du prix médian.
En comparaison au mois d’août 2019, le délai de vente moyen est passé de 56 à 45 jours.
Du côté de la copropriété, les 174 transactions complétées l’ont été dans un délai deux fois plus court. Au moment de changer de mains, les condos étaient sur le marché depuis 51 jours en moyenne comparativement à 98 jours, 12 mois plus tôt.
Quant au prix médian, il a grimpé de 13 % pour atteindre 285 500 $.
Rattrapage fulgurant
En évoquant la grande région métropolitaine, Julie Saucier note que «les pertes de transactions occasionnées par le confinement, au début du printemps, ont quasiment toutes été récupérées grâce à une activité phénoménale durant les mois de juillet et d’août, qui figurent habituellement parmi les plus tranquilles de l’année».
En clair, les 34 907 transactions recensées au 31 août dans la RMR de Montréal représentaient qu’un léger recul de 2,7 % par rapport à pareille date l’an dernier, soit un peu moins d’un millier de ventes.
Sur le territoire de l’île Jésus, le repli est deux fois moindre.
En chiffres absolus, il s’y est vendu au cours des 8 premiers mois de l’année 3662 propriétés comparativement à 3714 pour la même période en 2019. Ce différentiel de 52 représente un manque à gagner d’à peine 1,4 %.
Inscriptions
Le côté sombre de ce bilan statistique demeure le nombre de propriétés à vendre qui a continué sa descente en août, expliquant ainsi le phénomène de surenchère qui sourit tant aux vendeurs.
À l’échelle du Grand Montréal, le système Centris affichait au 31 août 12 953 inscriptions résidentielles, soit 21 % de moins que les 16 395 inscriptions en vigueur un an plus tôt.
La dernière fois qu’on avait observé un niveau d’inscriptions similaire date de 2003.
À Laval, le retard est encore plus prononcé, les inscriptions en vigueur ayant fondu de 28 %. Elles ont chuté de 1678 à 1203 en 12 mois.
Bien que majeure, cette baisse en matière d’inventaire aurait été encore plus significative n’eût été d’une hausse de 40 % des nouvelles inscriptions dans le marché lavallois en août.
De fait, le mois dernier, les nouvelles propriétés mises en vente sur le territoire de l’île Jésus se chiffraient à 598 contre seulement 426 en août 2019.