En fait, la seule place laissée libre voisinait avec celle qu’il occupait, impassible, le long d’un mur de la salle pouvant accueillir quelque 70 personnes. Tout autour se trouvaient une trentaine de coaccusés, tous entassés comme des bûches dans une corde de bois.
Notamment accusé sous deux chefs de gangstérisme, M. Vaillancourt est identifié comme la tête dirigeante d’une organisation criminelle qui aurait sévi pendant au moins 15 ans à Laval au profit d’un système de corruption et de collusion, lequel a mené à l’arrestation et la mise en accusation de 37 personnes lors de la spectaculaire rafle de l’UPAC, le 9 mai 2013.
À l’exception de Robert N. Cloutier, président fondateur de la firme de génie MLC Associés, décédé en mars 2014, tout ce beau monde subit actuellement son enquête préliminaire, dont les procédures s’étaleront sur une période de neuf semaines.
L’ensemble des chefs d’accusations réfère à la fraude, fraude envers le gouvernement, complot, abus de confiance, corruption dans les affaires municipales, recyclage des produits de la criminalité et au gangstérisme.
Condition levée
D’entrée de jeu, la juge de la Cour du Québec Marie-Suzanne Lauzon a accepté de lever une des conditions que le Tribunal avait imposées aux prévenus lors de leur remise en liberté, au printemps 2013.
S’il leur était interdit de communiquer entre eux, et ce, de quelle que façon que ce soit, les coaccusés peuvent maintenant échanger lorsqu’ils se retrouveront au palais de justice à la condition, toutefois, de ne pas parler des faits en cause.
La juge Lauzon a ainsi acquiescé à la demande de Me Gérald Soulières, avocat de l’ex-DG de la Ville, Claude Asselin, nommément accusé de gangstérisme.
«On le voit dans les dossiers où il y a de nombreux accusés: les gens se retrouvent dans le corridor et se connaissent à peu près tous. C’est impossible qu’ils ne se saluent pas, au minimum», a plaidé l’avocat.
Pour étayer son point, Me Soulières a ajouté que les coaccusés pouvaient très bien, par exemple, «discuter de leur dernier voyage ou du prochain», avant de se reprendre aussitôt, précisant qu’il aurait pu choisir un meilleur exemple, ce qui a fait éclater la salle de rire.
De fait, certains coaccusés, dont son propre client, ne peuvent quitter le pays depuis voilà bientôt deux ans, ayant dû remettre leur passeport aux autorités policières lors de leur remise en liberté, en mai 2013.