Georges Younès a plaidé non coupable aux cinq chefs d’accusation intentés contre lui par l’Autorité des marchés financiers (AMF) pour pratique illégale d’expert en sinistre.
L’entrepreneure lavallois, qui se spécialise dans les travaux de nettoyage après sinistre, dit avoir dûment contesté les infractions imputées le vendredi 5 août, soit moins de quarante-huit heures après la publication d’un avis de signification dans un quotidien de Montréal.
«C’est mon fils de 14 ans qui me l’a appris par téléphone jeudi soir, alors que c’était le sujet de conversation à l’aréna où il avait une pratique de hockey», explique un M. Younès très émotif.
Pas un fugitif
Évoquant un récent article paru dans le Courrier Laval, l’intimé dit ne pas comprendre pourquoi l’AMF prétend qu’il est introuvable, lui qui accuse l’organisme de réglementation de le faire passer pour un fugitif.
«Mon adresse personnelle apparaît sur chacun des cinq chefs d’accusation que je suis allé cueillir au Palais de justice (…) L’AMF m’a même fait suivre par la poste, le 14 juillet dernier, une invitation à une séance de médiation qu’elle offrait à une de mes clientes», poursuit-il, documents à l’appui, lors d’une rencontre à nos bureaux, le 11 août en après-midi.
C’est une atteinte à sa réputation, clame-t-il.
Rien à se reprocher
En 28 ans de métier, Georges Younès prétend ne s’être jamais substitué au rôle d’un expert en sinistre.
Il se défend, affirmant agir en vertu de l’article du Code de déontologie de l’Ordre des administrateurs agréés du Québec, dont il est membre depuis l’automne 2009.
«Je fais en sorte de toujours servir mon client avec loyauté, intégrité, diligence et responsabilité. Et ça, c’est irréprochable», plaide M. Younès qui fait face à une poursuite de 12 000 $.
À cet égard, il reconnaît d’emblée mettre sa «compétence» au profit des sinistrés en corrigeant «toutes les erreurs que les évaluateurs en bâtiment font».
Selon lui, certaines compagnies d’assurances de même que la Chambre de l’assurance des dommages, à l’origine des plaintes à l’AMF, semblent lui reprocher de «donner gratuitement des conseils en empiétant dans le champ d’activité de l’expert en sinistre public».
M. Younès soutient que les «ajusteurs» ont toujours apprécié travailler avec lui, eux qui «reconnaissaient [sa] compétence».
«Ironiquement, illustre-t-il, c’est à la demande de l’expert en sinistre d’une compagnie d’assurances dans le [code régional] 418 que j’ai dressé l’inventaire des dommages causés par un refoulement d’égout dans le garage de mon comptable.»
Ce cas, auquel il réfère, fait d’ailleurs l’objet d’un des cinq chefs d’accusation contre lui.