Jusqu’au lundi 30 octobre, l’exposition Les VISIONs-ERRENT de la peintre et graphiste de profession Hélène Lavoie prend place à la bibliothèque Sylvain-Garneau.
Au cœur de Sainte-Rose, l’exposition illustre l’histoire du quartier et des personnages qui l’ont peuplé.
Mémoire d’un quartier
«Je me suis dit que les gens de la bibliothèque et ceux de Sainte-Rose auraient un intérêt connecté directement avec le lieu», explique Hélène Lavoie qui a d’abord présenté l’exposition à la bibliothèque Laure-Conan, à Auteuil.
Invitée à poursuivre cette démarche historique, l’artiste de 68 ans a décidé cette fois-ci de s’imposer un défi de recherche pour teinter ses toiles de références au quartier et pour permettre aux visiteurs d’en apprendre plus.
«Je ne le prenais pas comme une contrainte, spécifie celle qui habite Laval-des-Rapides. Je le prenais comme une piste.»
En plus de plonger dans l’histoire, Hélène Lavoie a pu remonter dans les souvenirs de sa propre famille qui habitait Sainte-Rose avant sa naissance.
La première toile évoque le poète Sylvain Garneau qui a donné son nom à la bibliothèque.
Originaire de Sainte-Dorothée, le poète s’inspirait de la Rivière des prairies, des chevaux, des trèfles et papillons – références reprises dans l’imaginaire d’Hélène Lavoie.
La deuxième présente l’église Sainte-Rose-de-Lima à deux pas de la bibliothèque et met aussi en scène le curé Labelle, homme religieux et natif de Sainte-Rose.
En s’éloignant un peu des livres d’histoires, Hélène Lavoie est aussi partie à la conquête de la vie de ses parents dans le village de Sainte-Rose avec ses sœurs et frères aînés. Elle plonge dans l’histoire de la petite maison située rue Dufferin.
«C’était un marécage et il y avait de grosses tortues», raconte-t-elle. Le contremaitre du chemin de fer tout près de la maison faisait siffler la locomotive pour avertir le père d’Hélène que le train s’apprêtait à partir. Trains, ancienne gare, tortue et marécage peuplent donc la toile.
Œuvres multimédias
Graphiste à la retraite, Hélène Lavoie va chercher des techniques dans son bagage professionnel. Chaque toile comporte des transferts d’image permettant de bien reconnaître les références évoquées. Le tout se perd dans une démarche plus abstraite.
La quatrième toile en est le meilleur exemple. La toile, Deux temps, trois mouvements, présentent les personnages ayant donné leur nom aux bibliothèques de Laval, Émile Nelligan, Sylvain Garneau et Germaine Guèvremont, entourés de yeux.
Les deux temps, le passé et le présent, sont incarnés par l’idée des VISIONs-ERRENT. Ce jeu de mot signifie pour Hélène Lavoie l’idée que les visionnaires errent dans leurs visions souvent avant-gardistes.
Après cette exposition, les toiles de Hélène Lavoie se transporteront à la bibliothèque Germaine-Guèvremont, à Duvernay. De nouvelles œuvres seront ajoutées.
La peintre pense explorer la piste du chalet de ses parents qui se trouvait à l’ancienne plage Chartrand, à Saint-François. «Le voyage va se poursuivre et la partie du voyage déjà faite est assez intéressante pour me donner le goût de poursuivre».