La direction générale de la Ville fera enquête sur le cafouillage entourant la gestion de crise lors de la contamination du réseau d’eau potable dans un secteur de Saint-Dorothée, la semaine dernière.
«Il est dans l’intérêt public de faire la lumière sur cet événement», a déclaré, hier soir, la conseillère municipale de l’opposition, Louise Lortie. Sa proposition a rapidement rallié tous les élus réunis à l’assemblée municipale.
Les ratés observés lors du déploiement du plan de communication ont pu «laisser croire que les équipes ne sont pas suffisamment prêtes à faire face à un enjeu de sécurité publique», avait exposé d’entrée de jeu Mme Lortie, soulignant l’importance de «prendre acte des critiques citoyennes» et de «rendre des comptes à la population».
Le maire Stéphane Boyer, la responsable de la sécurité publique au comité exécutif, Sandra Desmeules, et le conseiller de Laval-Les-Îles Nicholas Borne ont reconnu qu’il y avait eu des écueils, notamment au niveau de l’envoi des messages automatisés par texto. «Nos services sont déjà à faire le post-mortem», affirmait en ouverture d’assemblée M. Borne en identifiant, entre autres, le Service des communications, le Bureau de la résilience municipale et le Bureau de la performance organisationnelle.
Délai de 30 heures
À la période de questions réservée aux citoyens, Marie-Josée Dion a qualifié de «plus que déficiente» la gestion des communications visant à alerter les citoyens de cette situation d’urgence.
«Qu’adviendrait-il si un phénomène découlant des changements climatiques touchait une plus grande partie de l’île?» a-t-elle questionné tout en déplorant que «les personnes abonnées aux communications par SMS ont été nombreuses à ne jamais recevoir d’avis».
Abonné depuis plusieurs années aux alertes automatisées, Jonathan Tremblay est du nombre. Ce dernier, qui habite le secteur Jolibourg, a affirmé n’avoir reçu ni texto ni avis aux citoyens à sa porte.
Mme Dion a également témoigné de son expérience: «Je suis une voisine pratiquement immédiate de la rue Lynne [source de la contamination de l’eau potable] et il s’est écoulé plus de 30 heures avant [qu’on] laisse un avis à ma porte.»
Un autre grief formulé par Marie-Josée Dion ciblait la carte mise en ligne sur le site de la Ville pour déterminer le périmètre du secteur visé par l’interdiction d’utiliser l’eau potable. Seuls l’avenue des Bois et le chemin du Bord-de-l’Eau y étaient identifié, alors que la contamination affectait plus de 2500 résidences et commerces.
Enfin, celle qui réside dans Sainte-Dorothée depuis plus de 60 ans a eu une pensée pour «les personnes âgées qui souvent n’ont pas accès à Internet» pour s’informer en pareille circonstance.
Identifier les failles
La transparence et la rapidité des communications sont des éléments essentiels en matière de gestion de crise, rappelle le chef intérimaire de Parti Laval, Claude Larochelle, dans un communiqué le 4 octobre.
«Ce n’est pas normal que certaines personnes aient été informées de la présence d’un contaminant dans leur eau 30 heures après les faits.» L’élu de Fabreville juge également anormal que la distribution des accroche-portes a été lancée «tard en après-midi pour cesser tôt en soirée» alors que l’incident a eu lieu en matinée.
Quant à sa collègue élue dans Marc-Aurèle-Fortin, Louise Lortie, elle termine en faisant valoir que les conclusions de l’enquête permettront d’«identifier les failles dans notre intervention et [d’] émettre des recommandations pour le futur. Des leçons doivent être tirées de cet événement».
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