Mis à jour le 10 novembre 2025 à 10h50
![]()
Au Québec, chaque année, plus de 30 000 ruptures sont encadrées par le droit de la famille, un tiers environ impliquant la garde des enfants (Statistique Canada, 2024). Bien que les grandes lignes d’une séparation – garde partagée, pension alimentaire, partage des biens – soient largement assimilées, ce sont souvent les détails infimes qui font basculer une rupture vers une lutte acharnée.
Me Gabrielle Azran, avocate fondatrice d’Azran Avocats, spécialiste en médiation familiale, nous donne quelque exemples et contre exemples de séparations sereines

D’après le Ministère de la Justice (2025), la médiation familiale s’impose dans 62 % des cas, une alternative judicieuse quand on sait qu’un divorce contentieux peut grever le budget de chaque ex-conjoint de 12 000 $ à 35 000 $ (SOQUIJ, 2023). Pourtant, certains couples n’hésitent pas à débourser des sommes astronomiques… pour un simple abonnement Netflix, une vulgaire gamelle pour chien ou une banale photo de classe.
Découvrez 7 histoires authentiques, issues de décisions de justice publiques, qui révèlent toute l’importance d’une analyse minutieuse et comment un avocat expérimenté peut vous éviter bien des pièges.
1. Le compte Netflix qui coûte 4 500 $ en avocats
Un couple de Laval s’est disputé 3 audiences pour un abonnement à 18 $/mois. Décision du juge : compte fermé, chacun se réabonne. Référence : 700-04-02XXXX-23X
Ce qui a commencé comme une simple question – « Qui garde le profil ? » – s’est transformé en débat juridique sur la propriété des actifs numériques. Le tribunal a jugé que l’abonnement n’était pas un bien familial divisible. Résultat : 4 500 $ en honoraires pour une solution à 18 $. Un rappel brutal que sans entente préalable, même les petites choses deviennent des points de friction coûteux.
2. Le camp de soccer remboursé au 50 %… avec facture
Une mère réclame 187,50 $ pour le soccer. Le père répond avec les bottes de neige. Résultat : tableau Excel de 47 lignes déposé au tribunal. Référence : 455-04-01XXXX-24X
Dans les cas de garde partagée, les frais extrajudiciaires (activités, vêtements, soins) doivent être partagés proportionnellement aux revenus. Mais sans accord clair, chaque dépense devient une bataille. Ici, le juge a validé le principe du 50/50… mais a reproché au couple son manque de communication. Une médiation familiale aurait réglé cela en 30 minutes.
3. Le chien qui dort chez l’un, mange chez l’autre
Garde alternée du chien… mais la gamelle voyage chaque vendredi. Preuve exigée : 11 mois de textos « T’as oublié les croquettes ». Référence : 500-04-07XXXX-22X
En droit de la famille au Québec, les animaux de compagnie sont considérés comme des biens meubles, mais les tribunaux tiennent compte du lien affectif. Ce couple a négocié une garde partagée aussi stricte qu’avec un enfant. Le juge a homologué l’entente… mais a suggéré une thérapie de couple pour le chien. Ironie mise à part, cela montre qu’un avocat en droit animalier n’est pas toujours nécessaire – un bon médiateur suffit.
4. Interdiction de déménager à plus de 47 km
Une enseignante refuse un poste à 52 km… car l’ex a mesuré sur Google Maps. Clause validée par le juge. Référence : 450-04-00XXXX-21X
La mobilité parentale est un sujet sensible en garde partagée. Le Code civil du Québec exige que tout déménagement important soit approuvé si cela affecte l’accès à l’enfant. Ici, la distance a été calculée au kilomètre près, avec preuves cartographiques. Le tribunal a priorisé la stabilité de l’enfant – une décision fréquente, mais qui peut freiner une carrière. Une clause de révision annuelle aurait été plus souple.
5. La photo de classe : original vs photocopie certifiée
L’école n’imprime qu’un original. Solution du tribunal : photocopie couleur certifiée conforme. Référence : 705-04-01XXXX-20X
Ce cas illustre le droit à l’image et à la mémoire familiale en séparation. Le parent non gardien voulait l’original pour « préserver le lien ». Le juge a tranché pour l’équité, mais a imposé une procédure administrative lourde. En pratique, une entente amiable avec partage numérique (Google Photos, par exemple) aurait évité le tribunal. La technologie simplifie… quand on l’utilise.
6. Le REER partagé au centime près… avec frais bancaires
Virement automatique bloqué 3 fois pour 0,17 $ de trop. Frais bancaires cumulés : 135 $. Référence : 200-17-02XXXX-17X
Le partage des régimes de retraite est obligatoire en cas de séparation. Mais quand on calcule au centime près, les institutions financières facturent. Ce couple a passé 6 mois à ajuster des virements automatiques. Le juge a validé le calcul… mais a déploré le « perfectionnisme excessif ». Un avocat en droit patrimonial aurait arrondi dès le départ – et économisé 135 $.
7. Le party de Noël : « Tu restes dans la cuisine après 21 h »
Noël ensemble « pour les enfants »… mais l’ex-conjoint est confiné à la cuisine après 21 h. Référence : 500-17-104XXX-19X
Certains parents veulent maintenir les traditions familiales malgré la séparation. Ici, le tribunal a autorisé la présence commune… mais avec des limites claires pour éviter les tensions. Une entente bien rédigée a permis de préserver l’esprit de Noël tout en protégeant les adultes. Preuve que la coparentalité réussie, c’est possible – avec des règles.
Comment éviter ces pièges en droit de la famille ?
80 % des conflits se règlent en médiation familiale avant d’atterrir devant un juge. Une entente claire, rédigée avec un avocat spécialisé, évite les drames… et les factures. La clé ? Anticiper, négocier, simplifier.
Azran Avocats accompagne les couples en séparation, garde d’enfants, pension alimentaire et partage des biens.



