Le récent abattage d’arbres en bordure de l’avenue des Bois a suscité colère et indignation chez de nombreux citoyens qui avaient l’habitude de fréquenter le sentier bordant au nord le prolongement de l’autoroute 440 Ouest.
D’autant que ces travaux de déboisement ont excédé bien au-delà la limite de la zone ciblée par les mesures d’atténuation pour pallier les travaux du Réseau express métropolitain (REM). Ceux-ci, rappelons-le, entraîneront la fermeture complète de la ligne de train de banlieue Deux-Montagnes de juillet 2021 jusqu’à la fin 2023.
«Durant le week-end de Pâques, ils ont abattu les arbres sur une longueur de trois kilomètres dans le secteur Jolibourg», déplore François-Hugues Liberge, un citoyen de Laval-sur-le-Lac. À l’œil, ce dernier évalue à une quinzaine de mètres (50 pieds) la surface rasée à l’intérieur du boisé.
Manque de transparence
«Ce qui fâche les gens, c’est que ç’a été fait en catimini et que ce n’est pas le projet qui nous avait été présenté», poursuit-il.
Même son de cloche du côté de Jonathan Tremblay qui dénonce le «manque de transparence» de la Ville.
«Il n’avait jamais été question de fermer l’accès à notre sentier boisé et encore moins d’y abattre des arbres entre [les boulevards] Arthur-Sauvé et Jolibourg comme on peut le constater aujourd’hui.»
Il en veut pour preuve l’infolettre distribuée en début d’année par le conseiller municipal de l’endroit, Nicholas Borne, annonçant que «des voies réservées aux autobus seront aménagées dans l’accotement de l’avenue des Bois entre le boulevard Arthur-Sauvé et l’autoroute 13».
Or, le déboisement s’étend sur une distance de deux kilomètres plus à l’ouest, dénonce-t-il. «Une incompréhension totale pour les citoyens qui tiennent à cœur notre planète, l’environnement ainsi que le peu de biodiversité qui reste en ville.»
Injustifié
Le fait de prolonger les voies réservées jusqu’à la gare de train dépasse tout entendement, reprend M. Liberge.
«Aucun volume de circulation ne justifiait ça. J’habite le secteur depuis toujours et je peux compter les fois où la circulation a bloqué entre la gare et le boulevard Arthur-Sauvé.»
Il ajoute que le contexte actuel appelait à «une certaine sagesse plutôt que de procéder de façon aussi expéditive».
À cet égard, M. Liberge explique que si le télétravail semblait impossible aux yeux des employeurs il y a quelques mois à peine, les choses ont certainement changé depuis le confinement.
«Aujourd’hui, par la force des choses, on voit que c’est devenu possible. Peut-être que les travailleurs auront moins besoin d’aller au centre-ville au cours des prochaines années», fait-il valoir, estimant le coût environnemental élevé «surtout pour des mesures que l’on dit temporaires».
Sentier fermé
Pour des raisons de sécurité, l’accès au sentier de quelque trois kilomètres reliant par le boisé la gare à la rue Principale a été temporairement fermé, forçant les usagers à circuler à pied et à vélo sur l’avenue des Bois où les véhicules circulent à haute vitesse, observe M. Tremblay, mentionnant au passage la lancement d’une pétition en ligne.
Sur sa page Facebook, le conseiller municipal Nicholas Borne assure que «le sentier sera nettoyé et nivelé» et qu’il pourrait être rouvert d’ici le début des travaux dans la mesure où les chantiers ne reprennent pas au début du mois de mai.
Reboisement
L’élu de Laval-Les Îles informe également que le contrat lié à «l’utilisation des accotements pour bus (UAB) sur l’avenue des Bois» prévoit de «reconstruire à neuf» le sentier une fois les travaux terminés au printemps 2021.
«Il est prévu que toutes les aires de travail feront l’objet de plantations d’arbres et d’arbustes […] à l’exception des terrains agricoles.»
Les plantations favoriseront un minimum de six espèces d’arbres feuillus, deux espèces de conifères et d’au moins cinq espèces d’arbustes, précise-t-il. (Voir autre texte: La Ville s’explique)