Spécialistes en matière de stratégies de croissance et de financement, Luc Dupont et Damien Cloutier encouragent les entrepreneurs à profiter des différents programmes de prêts déployés par les gouvernements pendant qu’ils sont encore en vigueur.
«Pour la plupart des prêts, le coût d’emprunt est très bas, autour de 3 %», fait valoir le président fondateur de Dupont International. Un incitatif important pour préparer la relance de son entreprise, précise-t-il.
Même son de cloche du côté de Damien Cloutier. Ex-vice-président des stratégies d’affaires et du financement de la défunte Laval Technopole, ce consultant indépendant soutient que le temps est tout indiqué pour «aller chercher de la liquidité, emprunter même si on n’en a pas besoin maintenant, en vue des opportunités de croissance» qui se présenteront au sortir de la présente crise. À cet égard, il suggère que l’occasion est belle pour «revoir son modèle d’affaires, rapprocher la chaîne d’approvisionnement et faire les choses autrement».
Pardon de prêt
À l’occasion d’un récent webinaire mis en ligne par la Chambre de commerce et d’industrie de Laval, il a été question de l’Aide aux entreprises en régions en alerte maximale (AERAM), un programme «méconnu» qui a été créé pour soutenir les entreprises ayant dû cesser en totalité ou en partie leurs activités parce qu’elles sont situées en zone rouge.
Il s’agit d’un volet rattaché aux Programmes d’aide d’urgence aux petites et moyennes entreprises (PAUPME) et d’action concertée temporaire pour les entreprises (PACTE). Administrée par Laval économique, le PAUPME soutient le fonds de roulement des PME par le biais de prêts de moins de 50 000 $.
Quant au PACTE, administré par Investissement Québec, il finance des prêts de plus de 50 000 $ pour les entreprises dont les problèmes de liquidité sont temporaires.
Or, depuis le 1er janvier, toutes les entreprises des secteurs économiques visés par un ordre de fermeture peuvent bénéficier du volet AERAM, a rappelé Damien Cloutier.
Dépenses admissibles
Cette aide, qui prend la forme d’un pardon de prêt, couvre la portion des frais fixes admissibles non réclamée dans le cadre d’un autre programme gouvernemental et déboursée pour la période de fermeture visée.
Ces dépenses donnant droit à un pardon sont les taxes municipales et scolaires, le loyer, les intérêts payés sur les prêts hypothécaires, les frais liés aux services publics tels l’électricité et le gaz, les assurances, les frais de télécommunication, les permis et les frais d’association.
Le pardon de prêt pourra atteindre 100 % des frais fixes admissibles, et ce, jusqu’à concurrence de 15 000 $ par mois de fermeture. Il ne pourra toutefois excéder 80 % du montant du prêt octroyé dans le cadre du PAUPME et du PACTE.
Rappelons que pour y être admissibles, les entreprises doivent être situées en zone rouge, appartenir à un secteur économique visé par un ordre de fermeture et avoir cessé leurs activités, en tout ou en partie, pour une période d’au moins dix jours durant un même mois.