Malgré un recul de 4,7 % par rapport aux investissements publics et privés recensés en 2018, l’année 2019 «demeure globalement positive», soutient le Service de développement économique dans son rapport annuel rendu public le 29 juillet.
De fait, 2018 avait été une année exceptionnelle avec une hausse des investissements de plus de 25 % pour clôturer à 1,4 G$.
Or, l’an dernier, on estime à 1 336 400 000 $ le total des sommes investies dans l’économie lavalloise. Il s’agit de la deuxième meilleure performance en six ans sous l’administration Demers. «L’économie lavalloise est forte, affirme le maire Marc Demers. De 2007 à 2019, notre PIB a augmenté [annuellement] de 3,5 % en moyenne.»
Ventilation
Le plus clair des investissements émane du secteur privé qui a contribué à la hauteur de 769,5 M$, en baisse de 3 % comparativement aux 792,6 M$ de 2018.
C’est au chapitre des investissements publics que l’écart est le plus significatif avec un repli de l’ordre de 7 %. En chiffres absolus, ceux-ci seraient passés de 609,5 M$ à 566,9M$.
Ces chiffres demeurent toutefois approximatifs, laisse-ton entendre dans le rapport. La valeur réelle des investissements liés aux «réparations» n’étant pas disponible pour 2018 et 2019, on a ajouté à ces immobilisations annuelles la valeur moyenne des réparations des 10 dernières années.
Précisons également que ces dépenses en immobilisation prennent en compte les nouvelles constructions, les améliorations importantes apportées à des immeubles existants et l’acquisition d’équipements neufs. Tout achat de terrains et d’équipements d’occasion en est exclu.
Valeur aux permis
Près de 80 % de ces investissements se valident en valeur aux permis de construction et de construction-amélioration délivrés par le Service d’urbanisme.
«Au cours de la dernière année, la valeur des permis de construction résidentielle a augmenté de 9,4 %, et celle des permis de construction non résidentielle de 10,5», précise M. Demers.
Le volet résidentiel domine avec des valeurs de 582 M$, un sommet depuis 2014, et ce, en dépit d’une chute de près de 30 % au chapitre des mises en chantier.
À cet égard, la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) a recensé 1694 nouvelles unités sur le territoire l’an dernier contre 2358 l’année précédente pour une baisse de 664 logements.
Quant au segment non résidentiel, la valeur au permis a totalisé en 2019 quelque 471 M$, le secteur commercial menant le bal avec 256,5 M$ devant le secteur institutionnel à 131,4 M$. Le volet industriel ferme la marche du classement avec une contribution de 83,5 M$.
Nouvelles implantations
«D’un rapport à l’autre, les données témoignent de l’effervescence du milieu des affaires lavallois, y souligne pour sa part le vice-président du comité exécutif et responsable des dossiers économiques, Stéphane Boyer. À preuve, le nombre d’établissements a crû de 1,8 % à Laval au cours de la dernière année, soulignant l’esprit d’entrepreneuriat qui continue de nous distinguer.»
Il faut toutefois ici préciser que cette hausse a été observée il y a deux ans, les chiffres de 2019 n’étant toujours pas disponibles.
Ainsi, selon Statistique Canada et le Registre des entreprises, on comptait en 2018 sur le territoire 11 655 établissements, ce qui représentait 201 nouvelles implantations en comparaison avec 2017.
Toujours en 2018, on estimait le nombre d’emplois disponibles à Laval à tout près de 160 000, soit quelque 4700 de plus qu’en 2017. On comprend que c’était bien avant que ne déferle la pandémie qui a emporté des milliers d’emplois.
Selon l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), ces postes se répartissaient principalement à travers les grands secteurs de la consommation (29 %), des services à la production (29 %) et des services publics (26 %).
L’après-COVID
Sous la direction de Lidia Divry, le Service du développement économique rappelle qu’avant la COVID-19, les études économiques du Mouvement Desjardins prévoyaient le maintien de la croissance en 2020 en raison notamment des nombreux projets immobiliers d’envergures en cours.
«Face aux défis économiques considérables entraînés par la pandémie, Laval peut compter sur sa résilience, une qualité qui la distingue depuis longtemps, soutient Stéphane Boyer. Grâce à notre économie diversifiée, riche de la présence d’entrepreneurs et d’entreprises provenant d’une grande variété de secteurs, nous saurons nous adapter au changement de réalité de l’après COVID-19 et saisir les occasions qui se présenteront».
À ce propos, Mme Divry, qui a dirigé pendant neuf ans la grappe industrielle TechnoMontréal, souligne que le plan de relance et la planification stratégique se déploieront autour de «l’innovation, source de création de valeur».