Ce vendredi 10 janvier, le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Jean-François Roberge, a donné le coup d’envoi d’une consultation pour la révision en profondeur du programme d’études Éthique et culture religieuse, écartant déjà la culture religieuse des thèmes retenus dans l’exercice.
La participation citoyenne et la démocratie, l’éducation juridique, l’écocitoyenneté, l’éducation à la sexualité, le développement de soi et des relations interpersonnelles, l’éthique, la citoyenneté numérique et la culture des sociétés sont les thèmes qui seront soumis pour ces consultations.
Implanté dans les écoles du Québec il y a un 12 ans, le cours d’Éthique et culture religieuse a fait l’objet de nombreuses critiques d’experts et différents intervenants du milieu scolaire, qui rendent nécessaire une actualisation des contenus du programme, exprime le ministre par voie de communiqué.
«J’invite les élèves, les parents, le personnel scolaire et l’ensemble de la population à s’investir dans ce processus en nous faisant part de leurs commentaires lors des consultations en ligne. Je serai également heureux d’entendre les partenaires du réseau scolaire ainsi que de nombreux experts lors des forums qui se tiendront en février», fait savoir Jean-Bernard Émond, adjoint parlementaire au ministre dans le même écrit.
Le processus de révision débutera par des consultations auprès des citoyens et des partenaires. Le nouveau cours qui en découlera devrait faire son entrée officielle dans les écoles québécoises lors de la rentrée scolaire 2022-2023.
Réactions
L’Assemblée des évêques catholiques du Québec (AECQ) n’a guère attendu avant de réagir et questionne déjà fortement le fait qu’avant même de procéder à des consultations, le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur annonce déjà sa volonté de remplacer, en tout ou en partie, les notions de culture religieuse dans le programme d’études Éthique et culture religieuse (ECR).
Cela dit, l’Assemblée salue la volonté du ministre de réviser et d’enrichir le contenu du programme, pour autant que cela ne se fasse pas au détriment des notions de culture religieuse.
«Les parents sont les premiers responsables de l’éducation à la foi de leurs enfants, soutenus par leur communauté religieuse d’appartenance. L’Église catholique au Québec offre ce soutien depuis de nombreuses années. Historiquement, les évêques ont participé activement aux consultations qui ont mené à la création et à la mise en place du programme ECR, au milieu des années 2000. En 2008, ils ont souligné plusieurs aspects positifs de ce programme, dont sa contribution à la reconnaissance de l’autre, à la poursuite du bien commun et à l’apprentissage du vivre-ensemble dans une société pluraliste», mentionne l’Assemblée dans sa réaction officielle rendue publique.
Pour sa part, la Fédération des établissements d’enseignement privés accueille favorablement la volonté du gouvernement de revoir le cours d’Éthique et culture religieuse et participera activement aux consultations à ce sujet en février.
L’organisme croit que la révision de ce cours permettra d’enrichir la formation des jeunes du primaire et du secondaire.
«Nous sommes heureux que la décision ait été prise de modifier ce cours, et non de l’abolir», a notamment confié David Bowles, président de la Fédération, via communiqué.
La Fédération tient cependant à rappeler au gouvernement l’importance de mettre en œuvre les conditions gagnantes pour que la modification du cours se fasse de façon adéquate: veiller à ce que les contenus soient disponibles le printemps précédant l’implantation du cours; offrir aux enseignants des formations sur les objectifs du cours et les nouveaux contenus au printemps précédant l’implantation; ainsi qu’assurer l’arrimage avec les facultés d’éducation des universités pour que les futurs enseignants soient bien préparés à l’enseignement de ces nouveaux contenus.