Un décret adopté par Québec impose à Ville de Laval le respect des cotes de crues 2005 déterminées par le Centre d’expertise hydrique du Québec pour les rivières des Mille Îles et des Prairies.
Jusque-là, Laval avait toujours résisté aux pressions du gouvernement supérieur, refusant d’intégrer à son schéma d’aménagement la cartographie révisée il y a huit ans, sous prétexte qu’elle était injustifiée.
Tant et si bien qu’en matière de règlementation municipale, ce sont les cartes des zones inondables de 1995, nettement moins contraignantes, qui prévalaient au moment d’avaliser ou non un projet de construction en plaine inondable.
Dans un article mis en ligne sur le site du Courrier Laval, le mois dernier, Alexandre Duplessis, alors maire intérimaire, défendait bec et ongle la position de la municipalité, allant jusqu’à défier le ministre du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP) de décréter les cotes de 2005 s’il voulait les faire appliquer.
Message entendu
Le ministre Yves-François Blanchet a eu recours au pouvoir exceptionnel dont il dispose en vertu de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme pour forcer Laval à adopter les normes minimales de la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables, dont les cotes publiées en 2005.
«L’objectif principal est d’assurer une protection optimale des citoyens et des écosystèmes riverains», a-t-il déclaré par voie de communiqué, le 10 juillet.
À l’instar de Laval, les MRC Thérèse-De Blainville et Deux-Montagnes, également visées par ce décret, permettaient toujours la construction en zones inondables, et ce, malgré les normes nationales en vigueur.
Incidemment, ces deux municipalités régionales de comté devront désormais respecter les plus récentes cotes de crues décrétées pour la rivière des Outaouais et le lac des Deux Montagnes.
Directeur général du Conseil régional de l’environnement de Laval, Guy Garand a vivement réagi à cette annonce, saluant la «vision» et le «sens des responsabilités» du ministre Blanchet.
«Dans le contexte des changements climatiques, de la perte des milieux humides et de la canalisation des ruisseaux, ce geste de la part du gouvernement du Québec sera bénéfique pour tous les citoyens riverains et pour les écosystèmes aquatique et riverain», a souligné M. Garand.
Celui-ci a terminé en assurant que son organisme allait continuer à agir comme chien de garde du respect des nouvelles limites de la plaine inondable, et ce, en étroite collaboration avec les citoyens de l’île Jésus, qu’il qualifie de «meilleurs surveillants du territoire».