Le mardi 6 février, un an jour pour jour après l’accident de déneigement ayant coûté la vie d’un jeune employé de 16 ans, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a rendu publiques les conclusions de son enquête sur celui-ci.
Rappelons que dans la soirée du 6 février 2023, un jeune travailleur de l’entreprise Alimentation Duchemin inc. (IGA Extra) a été heurté mortellement par un tracteur de déneigement.
Le jeune homme ramassait des paniers d’épicerie vides éparpillés dans le stationnement des Galeries Laval, situé au 1545, boulevard Le Corbusier, avant la fermeture du commerce.
Au même moment, des opérations de chargement de la neige avaient lieu dans une autre partie du stationnement. À l’aide d’une chargeuse sur roues, un opérateur effectuait des manoeuvres de façon à former un amoncellement.
Alors qu’il se trouvait dans la zone de recul du véhicule lourd, le jeune travailleur a été mortellement écrasé.
Malheureusement, son décès avait été constaté sur place par les services d’urgence, alors que pour sa part, le déneigeur était traité sur place pour un violent choc nerveux.
«Il y aura rencontre du conducteur quand son état le permettra, ainsi que des témoins, de confiait alors Erika Landry, porte-parole de la police de Laval. On parle aussi de visionnement des bandes vidéo, s’il y a lieu. Pour l’instant, on met de l’avant l’hypothèse d’un très malheureux accident. Il ne semble pas y avoir d’élément criminel en jeu.»
Bilan d’investigation
L’enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer cet accident mortel.
La Commission insiste sur l’incident qui est survenu durant le recul d’une chargeuse de neige sur roues.
Surtout, la CNESST met en cause la gestion de la circulation des travailleurs, lors des opérations de rassemblement de la neige dans cette section plus éloignée du parking à l’aide des véhicules automoteurs, qui ne permettait pas de prévenir le danger de collision travailleur-véhicule.
À la suite de l’accident, la CNESST a exigé de l’entreprise Alimentation Duchemin inc. la mise en place d’une méthode de travail sécuritaire en pareille situation de déneigement. L’entreprise s’est conformée à ces exigences.
La chargeuse sur roues a également été interdite d’utilisation jusqu’à ce qu’une inspection mécanique soit réalisée et que son bon fonctionnement soit confirmé.
Comment éviter un tel accident
La CNESST rappelle que pour prévenir ce type d’accidents, des solutions existent.
Il faut éviter de circuler dans un stationnement lors d’une opération de déneigement.
On doit conserver une distance sécuritaire d’au moins neuf mètres d’un véhicule de déneigement, si l’on doit impérativement circuler à cet endroit.
Il est primordial d’établir un contact visuel avec le conducteur d’un véhicule de déneigement et faire en sorte d’être visible.
Quand des opérations de déneigement ont lieu à proximité, il faut aussi éviter toute source de distraction, que ce soit l’utilisation d’un téléphone cellulaire ou l’écoute de musique avec des écouteurs.
L’entreprise doit mettre en place une procédure sécuritaire pour éliminer le danger de collision entre travailleurs et déneigeuses; sans oublier de former et informer son personnel sur les risques liés aux interactions entre véhicules lourds et piétons.
Autres éléments
Par la loi, l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique de ses travailleurs.
Il a également l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires.
Les travailleurs et travailleuses doivent faire équipe avec l’employeur pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer ou contrôler.
Suivis de l’enquête
La CNESST transmettra les conclusions de son enquête à l’Association des détaillants en alimentation du Québec, aux associations sectorielles paritaires de même qu’aux gestionnaires de mutuelle de prévention afin que leurs membres en soient informés.
Le rapport d’enquête sera également acheminé au ministère de l’Éducation, qui en assurera la diffusion dans les établissements de formation offrant le programme de conduite d’engins de chantier.