Les cols bleus de la Ville de Laval sortent publiquement afin de signaler un climat de travail jugé toxique depuis quelque temps et s’étant envenimé plus encore récemment, alors que l’administration municipale se défend en affirmant avoir mis en place des processus permanents et continus correspondant aux valeurs de respect et d’écoute dans ses relations avec l’ensemble de ses employés.
Il semble que début novembre, un drame humain qui, bien que non relié au climat de travail dénoncé, ait eu de dures répercussions sur de nombreux travailleurs soit la goutte ayant fait déborder le vase et mené à cette sortie publique, l’incident nécessitant notamment l’intervention du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Laval
En ce sens, le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ), dont sont membre les cols bleus de Laval, précise qu’«au-delà des coûts financiers, la partie syndicale déplore également la détresse psychologique que vivent certains travailleurs et travailleuses», dans son communiqué émis fin novembre.
«À titre informatif, sachez qu’en matière de soutien psychologique, la Ville possède des ressources qui peuvent être déployées très rapidement pour tout soutien de cette nature, de spécifier pour sa part Anne-Marie Braconnier, porte-parole de la Ville de Laval. Nous pouvons également faire appel à des intervenants externes si l’expertise interne ne peut répondre à l’ensemble des besoins.»
Situations et comportements reprochés
De son côté, après consultation de ses membres, le SCFP-FTQ soutient qu’au cours des deux dernières années, des situations malheureuses et inquiétantes se sont multipliées, et ce, malgré les interventions répétées de l’exécutif syndical auprès de la direction de la Ville.
«Cela s’est traduit par des comportements offensants tenus par des gestionnaires à l’égard des cols bleus, résultant en des rapports tendus dans le garage où travaillent près de 40 personnes», d’ajouter l’organisation syndicale.
On parlerait ici de manque de respect tels des propos déplacés, l’arrogance dans les discussions , aveuglement volontaire de la problématique, détaille le syndicat.
De plus, des incohérences dans la gestion du travail ont entraîné des avis disciplinaires, des griefs et de nombreuses contestations judiciaires qui peuvent engendrer des frais pour les contribuables de Laval, mentionne-t-on aussi dans cette communication aux médias.
Rencontre et médiation?
«Les canaux de communication sont ouverts en permanence avec nos syndicats et nous pensons que c’est le meilleur moyen de régler des situations conflictuelles en déposant des faits et des éléments concrets si tel est le cas, d’affirmer Mme Braconnier, avant de spécifier qu’à cet effet, nous désirons rectifier une information (…): c’est la Ville qui a proposé une rencontre avec le syndicat, et non l’inverse», en réplique à un extrait du communiqué syndical allant ainsi, après une dénonciation «d’un certain autoritarisme de l’employeur dans les relations de travail digne d’une autre époque»:
«Le syndicat a envoyé une lettre à la direction de la Ville afin de leur demander d’agir rapidement et de mandater un médiateur du ministère du Travail pour déterminer l’ampleur et les causes de ce climat de travail malsain. La Ville nie catégoriquement que ce type de problème existe dans le service et conteste la légitimité du ministère pour le régler.»
«Avant le dépôt du communiqué, la ville refusait à faire appel au Ministère du travail pour nommer un médiateur, à la suite du communiqué, La réponse de la ville de Laval fut une mise en demeure », de compléter Ronald Boisrond, conseiller au Service de communication du SCFP-FTQ.