La Ville a reçu l’opinion légale de l’étude Dufresne, Hébert, Comeau avocats, le 12 février, et le comité exécutif en faisait une résolution deux jours plus tard à l’effet que la modification de zonage envisagée était conforme. Cette démarche légale était requise par la Commission de la protection du territoire agricole du Québec qui est à procéder à l’examen du dossier Taillefer Lafon.
Historique
Rappelons les faits. M. Taillefer a présenté l’été dernier une demande d’autorisation autre qu’agricole auprès du service de l’urbanisme. Après avoir obtenu l’assentiment du Comité consultatif agricole, la demande de changement de zonage a reçu l’aval du comité exécutif, avant de faire l’objet d’une adoption à la séance régulière du conseil de ville, le 7 août 2006.
Essentiellement, le requérant souhaitait disposer de 40 % de la superficie de son château – situé au cœur de la zone agricole de Ste-Dorothée – en plus de la terrasse extérieure comme aire de réception et espace de services. Tout le reste du bâtiment serait consacré à la transformation du raisin, la production et l’entreposage du vin de même qu’à la dégustation du produit.
Débattue lors de l’assemblée de consultation publique du mois d’août, cette dérogation se bute à une opposition de taille. Le voisin immédiat, Me Robert Ouimet, producteur agricole du rang St-Antoine, impose d’implacables restrictions au changement de zonage. Soucieux de préserver la quiétude du voisinage, il est déterminé à faire enchâsser dans un règlement une série de conditions restrictives qui régiront la nouvelle activité commerciale que la Ville s’apprête à consentir au Château Taillefer Lafon. «Si mes amendements étaient pris en compte, je serais le premier à appuyer le projet devant la Commission de la protection du territoire agricole du Québec », avait alors indiqué Me Ouimet, reconnaissant au passage que «le vignoble donnait beaucoup de valeur au secteur». Dans le cas contraire, toutefois, il n’hésiterait pas un instant à aller faire des représentations auprès de la CPTAQ, poursuivait-il, ne montrant aucune ouverture à une possible négociation.