Au terme de la compétition à Halifax, le patineur de Saint-François avait un message de la part de sa partenaire sur sa boîte vocale. «Elle voulait une réunion avec les entraîneurs. Je voulais lui parler avant cette réunion. J’avais des doutes qu’elle voulait me laisser. Je crois qu’elle a été manipulée par Valérie (Saurette)», précise Pierre-Philippe.
La fameuse réunion s’est déroulée le 29 janvier dernier. Pierre-Philippe a eu l’impression de laver son linge sale. «La décision de me laisser tomber était prise avant la réunion. C’est comme une autre claque au visage. Toute l’équipe me laisse tomber. Je trouve cela malhonnête. C’est difficile à accepter», mentionne-t-il. «La raison principale, pour laquelle tout le monde m’a lâché, c’est parce que je suis aux études. Elles ont du mal à comprendre qu’un athlète veuille être scolarisé. Les entraineuses ont décidé que je ne pourrai plus patiner avec elles. Aussi, elles m’ont dit qu’un athlète ne peut être aux études, car il ne peut performer. Ça n’a aucun sens», ajoute celui qui étudie en architecture à l’Université de Montréal.
Le duo patinait ensemble depuis trois ans. «On dirait que le chiffre 3 ne me sourit pas. Ça faisait trois ans que je patinais avec Nathalie Gendron quand elle a décidé de se concentrer uniquement sur ses études. Jamais deux sans trois», admet-il. «Je ne voulais plus patiner sous la férule de Valérie. Nous n’avons pas eu de support de sa part dans les moments plus difficiles. Après son comportement aux nationaux, il n’était plus question que je patine sous ses ordres. C’est clair, Émilie ne voulait pas quitter Valérie», poursuit-il.
Certes, le patineur de 21 ans a encaissé un dur coup. Toutefois, le plus dur coup de sa carrière de patineur aura été la 7e position aux récents championnats canadiens. «Ce fut le plus gros choc. Nous pouvions monter sur la plus haute marche du podium.»
Pierre-Philippe n’en veut pas à Émilie. «Je vais regretter la chimie que nous avions. Les entraîneuses lui ont forcé la main. Émilie est sous l’emprise de Valérie. La partie la plus décevante dans cette histoire, c’est que mon entraîneuse Annik Douaire m’a lâché. Ils devront vivre avec leur choix.»
Accrochera-t-il ses patins? Tentera-t-il de trouver une nouvelle partenaire et de nouveaux entraîneurs? A-t-il encore le goût de patiner? A-t-il toujours la volonté de recommencer à zéro? Voilà quelques questions qui trottent dans la tête du jeune homme. Pierre-Philippe aimerait revenir à la compétition et poursuivre sa carrière en couple dans la catégorie senior. Il devra rapidement oublier le passé et se tourner vers l’avenir. S’il ne pouvait se trouver de partenaire, il pourrait être tenté de réaliser un projet d’étude à l’étranger. «Je n’accrocherai pas mes patins pour autant.»
En demande
Pierre-Philippe ne pourra donc pas patiner en couple lors de la Revue sur glace du CPA Les Lames D’Argent prévue en avril au Colisée de Laval. «Je ne sais pas ce qui va se passer. Je pense qu’on me trouvera un numéro à faire.»
Les amateurs de patinage artistique savent très bien qu’il est beaucoup plus facile pour un homme de trouver une partenaire que l’inverse. Pierre-Philippe n’est pas inquiet. Il trouvera une patineuse afin de participer à quelques galas au cours des prochains mois. «Je ne suis pas inquiet, les gars sont en demande pour les galas de fin d’année pour danser sur la glace. Nous sommes peu nombreux.»