La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) est satisfaite que le ministère de l’Enseignement supérieur (MES) prenne acte des recommandations du rapport Intelligence artificielle générative en enseignement supérieur: enjeux pédagogiques et éthiques en créant une nouvelle instance de concertation nationale sur l’intelligence artificielle (IA).
«À une époque où cette technologie se démocratise rapidement, mais où son utilisation reste taboue, il est plus pertinent que jamais pour le réseau de l’enseignement supérieur de se doter enfin d’une vision commune, indique la FECQ, dans sa communication aux médias. Sans pour autant minimiser les impacts potentiels de l’IA, cette instance se doit d’être un pas de plus vers une normalisation de cette technologie. La responsabilité partagée entre tous les acteurs concernés sera d’ailleurs essentielle pour faciliter cette adaptation.»
Selon la Fédération, une telle concertation du réseau de l’enseignement supérieur devra également permettre de réduire les inégalités existantes, alors que les règles et politiques concernant l’utilisation d’outils d’IA varient présentement d’un établissement à l’autre.
«On doit se doter d’une vision commune, souligne Antoine Dervieux, président de la FECQ, par voie de communiqué. C’est incohérent qu’à un cégep, on nous enseigne l’utilisation éthique de Chat GPT, tandis que dans un autre, on fasse référence à cet outil comme »celui dont on ne doit pas prononcer le nom ».»
En attendant de pouvoir débuter les discussions, voici d’entrée de jeu les priorités que la Fédération compte mettre de l’avant dans cette instance:
- Veiller à ce que les établissements n’interdisent pas systématiquement l’accès et l’utilisation de modules d’IA par les étudiant.e.s;
- Réduire les inégalités entre les politiques des différents établissements;
- Former les étudiant.e.s pour garantir une utilisation éthique et intègre de l’IA;
- S’assurer que les modules d’IA ne deviennent pas un vecteur de désinformation au sein des établissements d’enseignement supérieur.
Dans cette perspective, la FECQ est soulagée de constater que le MES ne semble pas vouloir sortir les décorations d’Halloween.
«Il ne faut pas rentrer dans le piège facile des politiques coercitives, déclare Antoine Dervieux, dans la même communication aux médias. Rien ne serait pire que de déclencher une »chasse aux sorcières » au sein même des cégeps, où l’IA générative serait perçue non pas comme un outil, mais comme un ennemi. L’accompagnement et la formation doivent être priorisés si on veut pouvoir exploiter pleinement ces nouvelles technologies.» (C.P./IJL)