La décision de la Régie de l’énergie d’interdire à Gaz Métro de prendre en charge les coûts des installations visant à transformer le biogaz en biométhane interchangeable n’aurait aucun impact sur le projet d’implantation de l’usine de biométhanisation à Laval, selon le directeur du Service de l’environnement à la Ville, Gilles Benoît.
Et ce, malgré que les discussions préliminaires engagées avec Gaz Métro étaient à l’effet que le distributeur de gaz naturel «supporte la mise en place» de cette infrastructure évaluée à quelque 10 M$, reconnaît M. Benoît.
Ce dernier précise toutefois que «la vente de biogaz à Gaz Métro n’est pas une source de revenu importante dans le développement du projet» et que si cette option figure toujours dans les cartons, elle devra passer le test de la rentabilité pour être retenue.
À cet égard, la firme de génie Aecom Consultants, mandatée par la Ville pour coordonner l’implantation du projet, sera appelée à analyser les coûts-bénéfices d’installation d’une usine d’épuration du biogaz et d’une conduite pour la raccorder au réseau de Gaz métropolitain, en fonction des revenus potentiels de vente.
Options privilégiées
La première utilisation que Ville de Laval entend faire de sa production de biométhane est le séchage du digestat aux fins de valorisation.
«Au lieu d’acheter du gaz naturel, on va se servir des gaz produits par la digestion des boues. C’est ça qui crée une réduction importante des gaz à effet de serre», mentionne Gilles Benoît.
Il rappelle que le véritable gain pour le Québec consiste «à produire une énergie verte à partir de nos boues et de nos résidus organiques».
M. Benoît ajoute que le biogaz généré répondra aussi aux besoins énergétiques des centres de compostage et de biométhanisation et de l’usine d’épuration des eaux usées La Pinière, où s’établira dans l’est de Laval le projet estimé à 123 M$.
«On peut penser à en distribuer aux commerces et aux industries à proximité ou à alimenter des véhicules lourds comme des autobus», fait valoir, entre autres possibilités à l’étude, le directeur du Service de l’environnement.
Rappelons que dans sa décision rendue le 20 mars, la Régie de l’énergie estime que ce n’est pas aux consommateurs de gaz naturel à subventionner une partie des installations de production des villes, de sorte que le gaz produit par biométhanisation puisse être injecté dans le réseau de distribution de Gaz Métro.