«Aujourd’hui, on leur transfère des argents sans cette obligation de maintenir ces structures. C’est leur décision», a expliqué le ministre de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations, Jacques Daoust, en entrevue au Courrier Laval.
Ce choix s’inscrit dans le nouveau pacte fiscal, qui prive les municipalités de 300 M$, dont un peu plus du quart affecte directement le financement des 120 CLD répartis à travers le Québec.
Le ministre dit reconnaître aux Municipalités régionales de comté toute la compétence pour veiller au développement local et au soutien à l’entrepreneuriat sur leur territoire.
80 M$ en moins
Accompagné de son adjoint parlementaire Saul Polo, député de Laval-des-Rapides, le ministre Daoust a tenu à nuancer les coupes de 80 M$ effectuées dans les CLD.
L’enveloppe de 25 M$ dédiée au soutien des nouvelles entreprises demeure intacte, assure Jacques Daoust en parlant du Fonds local d’investissement (FLI), dont la gestion est confiée aux centres locaux de développement.
C’est plutôt dans les frais administratifs que le gouvernement dit couper.
«Les CLD coûtent 102 M$ à opérer, dont 72 M$ proviennent de Québec, souligne le ministre, ajoutant qu’ils gèrent bon an mal an un portefeuille de prêts annuels avoisinant les 25 M$. Ça coûte quatre dollars en gérer un!»
Un constat qui justifie à ses yeux de réduire à hauteur de 32 M$ la contribution de l’État dans le financement de ces guichets uniques en termes de développement de l’entrepreneuriat.
D’autant plus que près de la moitié des 1400 personnes à l’emploi des CLD au Québec relève du personnel administratif, en remet M. Daoust.
FLI sous-utilisé à Laval
Pour sa part, le député Saul Polo a fait valoir que la performance du CLD de Laval était bien en-deçà des attentes au regard de sa gestion du Fonds local d’investissement.
«On finance en moyenne uniquement de trois à quatre projets par année», déplore-t-il, alors qu’on s’attend des CLD qu’ils soutiennent annuellement une vingtaine d’entreprises en démarrage.
Il en donne pour preuve le plan d’action 2015, qui prévoit financer quatre projets.
«Ceci est inacceptable pour une population de 400 000 habitants», indique M. Polo, ajoutant que les clientèles visées par ce fonds, à savoir les jeunes, les femmes et les entrepreneurs issus de la diversité culturelle, comptent sur ce levier pour se lancer en affaires.
«Nous avons des jeunes entrepreneurs, surtout techno, qui s’exportent à Montréal par manque d’écosystème de développement économique», a-t-il illustré.
Enfin, le député de Laval-des-Rapides n’a pas manqué de rappeler que les contributions versées par Québec sont gérées par Laval Technopole et qu’en ce sens, elles ne servaient «pas nécessairement au fonctionnement du CLD».
Le budget annuel du centre local de développement de Laval est de 2,3 M$ et est financé à plus de 90 % par le gouvernement provincial.