La Société en commandite Investissements Richmond, qui estime que ces terrains ne se trouvent pas en milieu humide au sens littéral du terme, y destinait un important projet de développement résidentiel et commercial. Le promoteur a été débouté en cour en février dernier (voir autre texte).
Études
La plus récente étude identifie une superficie de 14,7 hectares (ha) de marais, marécage et tourbière. Elle a été complétée à l’automne 2013 par le Dr Lachance, un expert engagé par le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques (MDDELCC).
Un rapport qui rejoint les résultats de trois autres études antérieures, à savoir celles de Municonsult réalisée en 2004 à la demande de Ville de Laval (16,6 ha), de Canards Illimités menée en 2009-2010 conjointement avec le Ministère (12,7 ha) et de la firme de génie CIMA+, commandée par les promoteurs eux-mêmes, en 2011, (13 ha).
En clair, cela représente entre 25 et 33 terrains de soccer!
Stopper l’hémorragie
Entre 2004 et 2012, la superficie des milieux humides aurait fondu de près de 40 % en zone blanche lavalloise, selon une étude du CRE.
«On n’a fort probablement plus les moyens de perdre le moindre hectare de milieu humide à Laval», soutient son directeur général, Guy Garand.
D’ici l’adoption du nouveau schéma d’aménagement du territoire, M. Garand souhaiterait que la Ville vote un Règlement de contrôle intérimaire empêchant toute construction en milieux humides dans les zones constructibles. «Comme elle l’a fait l’an passé pour les grands boisés», rappelle-t-il, saluant à nouveau ce geste de l’administration Demers.
Rôle essentiel
Si les forêts sont les poumons de la Ville, les milieux humides en sont les reins par leur fonction de filtreur naturel, contribuant au maintien d’une eau de qualité pour la consommation humaine.
Guy Garand insiste aussi sur le rôle de régulateur que jouent ces éponges géantes, qui retiennent l’eau lors de la fonte des neiges et des fortes pluies.
«Ils rechargent les nappes phréatiques tout en empêchant les surverses, un problème qui résulte des remblais des milieux humides dont tente justement d’enrayer l’administration municipale», poursuit-il. De fait, l’imperméabilisation des sols augmente les risques de saturation du réseau d’égout avec pour résultat que les eaux usées se déversent dans nos rivières.
Et, détail non négligeable pour ce grand défenseur de la biodiversité, ces milieux servent de refuge et de zone d’alimentation et de reproduction à de nombreuses espèces allant des micro-organismes aux insectes, amphibiens, reptiles, oiseaux, poissons et mammifères.