Le directeur québécois des Métallos, Alain Croteau, a fait l’annonce de cette campagne de solidarité financière sur la ligne de piquetage.
Simultanément, il a assisté aux échanges encore polis entre une trentaine de syndiqués et les agents de sécurité de l’entreprise, alors que deux autopatrouilles de la Police de Laval prenaient place devant l’usine située au 2225, avenue Francis-Hugues.
«Ce n’est pas vrai qu’on va se mettre à genoux devant un employeur, quand vous vous tenez debout, a déclaré Alain Croteau. S’il veut s’asseoir et discuter avec nous, il a notre numéro. Vous vous battez pour des gens qui ne sont même pas encore embauchés. Vous n’êtes pas seuls, les Métallos sont derrière vous!»
M. Croteau avait d’abord rappelé les grèves «victorieuses» des travailleurs de chez Ciment Lafarge, à Saint-Constant, et ceux de Resco Canada, à Grenville-sur-la-Rouge, l’an dernier. Tout comme les Lavallois depuis le 6 février, ces ouvriers dénonçaient une clause-orphelin discriminatoire pour les jeunes.
«Il y a un trou dans la Loi en ce qui concerne ce type de clause quand vient le temps de parler des régimes de retraite et avantages sociaux, a-t-il précisé. Les 5 et 6 avril, nous serons à Québec pour parler aux élus de tous les partis politiques.»
Bon espoir
Les conflits de Ciment Lafarge et Resco Canada ont duré environ trois mois. La représentante syndicale Silvy Vaudry ne croit pas qu’elle et ses collègues devront patienter aussi longtemps. Actuellement, ce sont de cadres, superviseurs et contremaîtres qui font le travail exigeant que nécessite la distribution d’acier.
«Nous n’avons toujours pas reçu signe de vie de la direction, mais j’ai bon espoir que ça se fasse durant la prochaine semaine, de confier Mme Vaudry. Je sens que la corde est rendue au bout de leur bord.»
«En 60 ans d’histoire, il n’y a jamais eu de grève ici, de continuer Albert Paquet, un assistant-opérateur cumulant 23 ans de services. Il y a une douzaine d’années, un lock-out de trois jours a fait baisser nos conditions. Certains gars vivent un gel de salaire puis 10 ans et voilà que l’employeur exige encore plus de nous!»
«Nous savons que notre piquetage dérange, d’ajouter Silvy Vaudry. Il est important de penser à ceux qui se sont battus avant nous et ceux qui vont nous suivre.»
Rappelons qu’affilié à la FTQ, le Syndicat des Métallos est le plus important syndicat du secteur privé au Québec. Il regroupe plus de 60 000 travailleurs et travailleuses de tous les secteurs économiques.