Ce sont près de 500 drapeaux que des militantes et militants de Vigilance OGM ont parsemé dans le parc Bernard-Landry dans l’objectif d’encourager les municipalités à suivre le pas de la Ville de Laval en restreignant à leur tour l’usage de pesticides sur leur territoire.
Le 13 avril dernier, Laval est devenue la première municipalité du Québec à proscrire complètement les pesticides à base de glyphosate. La vente de ces derniers a augmenté de 66% entre 2006 et 2015, devenant ainsi les pesticides les plus vendus au Québec et à travers le monde.
Ainsi, par l’entremise de sa mise en scène, l’organisme à but non lucratif invitait les autres circonscriptions québécoises «à suivre l’exemple».
«Les [citoyennes et citoyens] perdent confiance envers les autorités qui semblent plus souvent défendre les intérêts des lobbys plutôt que la santé de la population, explique Laure Mabileau, responsable des communication chez Vigilance OGM. Pour beaucoup, le niveau municipal devient le dernier recours pour entamer des changements positifs rapidement.»
Selon Vigilance OGM, les municipalités sans réglementation soumettent leurs citoyennes et citoyens à une exposition inutile et nuisible.
En effet, les nouvelles données du rapport d’expertise collective Pesticides : effets sur la santé produit par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale confirment un lien entre l’exposition professionnelle aux pesticides et certaines pathologies, dont la maladie de Parkinson.
Laure Mabileau ne peut également pas passer sous silence les «impacts dévastateurs» des produits appelés «tueurs d’abeilles» sur la biodiversité et la qualité de nos cours d’eau.
Lutte nationale
Les pesticides sont de juridiction partagée entre le fédéral et le provincial. Alors que le premier contrôle l’homologation, mise en marché et étiquetage, le second réglemente la vente, utilisation, entreposage et transport.
Ainsi, dans son manifeste Sortir du glyphosate, Vigilance OGM interpelle les deux paliers de gouvernement en proposant 15 mesures «simples, rapides et peu coûteuses» afin de sortir rapidement le Québec de sa dépendance aux pesticides.
«Notre dépendance est sociétale, soutient Laure Mabileau. Ce n’est pas seulement les agriculteurs qui utilisent ces produits, c’est tout le monde.»
La responsable des communications critique notamment la trop grande accessibilité aux herbicides tels Roundup de la firme Monsanto.
«On est tous capable d’acheter un bouteille chez Rona sans savoir à quel point on est vulnérable vis-à-vis de celle-ci», continue-t-elle.
Pour déconstruire l’imaginaire de la «pelouse parfaite», l’organisme demande entre autre au gouvernement provincial de bannir la vente de pesticides aux particuliers.
La population québécoise est d’ailleurs invitée à se joindre au mouvement afin de faire interdire l’usage des pesticides à des fins esthétiques dans les cours résidentielles, parcs et jardins municipaux.
Pour venir en aide aux municipalités et à leurs habitants dans leur démarche «qui peut parfois sembler complexe», Vigilance OGM a mis sur pied une boite à outils disponible sur son site Web.