Lyne Castonguay devra faire le deuil de l’aménagement paysager qu’elle entretient jalousement depuis plus de vingt ans dans la cour arrière de son domicile de la rue De Murcie, à Vimont.
La perte qu’elle évalue à quelque 80 arbres n’a rien à voir avec les micro-rafales de la mi-juillet, mais découle plutôt des travaux d’abattage d’arbres auxquels s’affaire actuellement Hydro-Québec TransÉnergie dans l’emprise de ses lignes de transport
Elle dénonce la politique de la société d’État qui consiste à tronçonner «sans distinction» tous les arbres jugés incompatibles avec son réseau.
«Dans le passé, Hydro venait élaguer nos arbres; aujourd’hui, elle les coupe», déplore Mme Castonguay, qui assure qu’aucun de ces arbres ne touche les fils électrique à haute tension.
«Toute végétation qui a le potentiel d’atteindre 2,5 mètres de hauteur à maturité sera éliminée», précise la division TransÉnergie dans une lettre datée du 11 juin, qui avisait des propriétaires des travaux à venir.
Seule exception: la haie de cèdres, pour autant qu’elle soit entretenue et taillée à une hauteur maximale de huit pieds.
Mesure préventive
En agissant de la sorte, on cherche à prévenir les risques liés au phénomène d’arc électrique, qui peut provoquer des pannes sur le réseau, explique la porte-parole Isabelle Nuckle.
Celle-ci soutient par ailleurs que le simple fait d’élaguer un arbre lui donne de la vigueur, ajoutant que certaines essences peuvent ainsi gagner jusqu’à trois mètres en une seule année.
Considérant qu’Hydro-Québec doit entretenir un vaste réseau de 33 000 kilomètres de lignes de transport, on préfère couper plutôt qu’élaguer.
À la Ville de Laval, on confirme qu’Hydro-Québec est totalement libre d’abattre des arbres en santé près des lignes de distribution et de transport et qu’en ce sens, elle échappe aux droits et obligations du Code de l’arbre de la municipalité.
Travaux en cours
Amorcés en juin, les travaux d’abattage se poursuivront sur le territoire lavallois jusqu’en novembre.
À Laval, Hydro-Québec dispose d’un parc de 702 hectares à entretenir, dont la moitié se trouve en terrain privé.
En servitude, la société d’État, qui ne déssouche pas, offre de laisser les arbres tronçonnés à la disposition des propriétaires.