Sauvons nos trois grandes îles (STGI) a accueilli avec enthousiasme l’inclusion des îles aux Vaches et Saint-Pierre au projet d’agrandissement du Refuge faunique de la Rivière-des-Mille-Îles.
Acquises par la Ville au coût de 22 M$ en 2020, ces îles situées à l’ouest de l’autoroute 25 représentent à elle seules 28 % de la superficie totale des 432 lots qui se grefferaient au refuge.
Inquiétude
Si elle se réjouit de la perspective de voir deux des trois grandes îles de l’archipel Saint-François intégrées au refuge, la présidente de l’organisme STGI, Huguette Larochelle, ne cache pas sa déception d’apprendre que les citoyens n’auraient «pas voix au chapitre lorsque viendra le temps de réfléchir et de décider des usages futurs» qui seraient éventuellement autorisés sur ces deux îles à haute valeur écologique.
De plus, «Sauvons nos trois grandes îles s’inquiète à l’idée que le règlement qui encadrera les activités permises sur les îles sera pensé et rédigé toutes portes closes», commente-t-elle par voie de communiqué. Advenant que le projet d’agrandissement obtienne l’aval du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, cette tâche serait alors confiée à l’organisme gestionnaire du refuge faunique, Éco-Nature, et à la Ville de Laval.
Le hic, poursuit Mme Larochelle, c’est que la directrice générale d’Éco-Nature, Christine Métayer, a déjà souligné le caractère «récréotouristique» du projet soumis au Ministère.
«Depuis 2013, Sauvons nos trois grandes îles a exprimé à plus d’une reprise son inquiétude concernant toute velléité d’exploitation touristique des trois grandes îles», rappelle l’organisme en ajoutant que «toute visée financière trahirait les objectifs écologiques et sociaux qu’il défend avec force, ainsi que l’Entente que la Ville a elle-même signée avec le gouvernement provincial en 2020».
Statut de conservation
Incidemment, à pareille date l’an passé, dans une lettre publique adressée à l’ex-maire Marc Demers, SGTI demandait à la Ville de donner suite à l’Entente intervenue avec Québec dans le cadre de l’acquisition des îles aux Vaches et Saint-Pierre. En retour d’une contribution de 7 M$, le gouvernement avait exigé des autorités municipales qu’elles confèrent un statut juridique de conservation pérenne à ces îles d’exception.
Cela dit, si le récréotourisme est à proscrire, Sauvons nos trois grandes îles accepterait que l’on permette l’accès à ces milieux naturels «pour des activités écoresponsables respectant l’objectif de conservation pérenne et prenant en considération le milieu social environnant [ce qui] répondrait […] aux obligations que Québec a adressées à la Ville».
Rigueur
L’agrandissement du refuge faunique a beau être «un magnifique projet» reconnaît STGI, il insiste pour dire qu’«une réflexion sur les enjeux écologiques et sociaux s’impose si l’on veut éviter les dérapages», exhortant au passage la Ville à faire preuve «de plus de rigueur» quant à l’éventuelle mise en valeur des îles.
Offrant son «entière collaboration aux instances responsables», l’organisme militant termine en affirmant «qu’une authentique acceptabilité sociale ne s’obtiendra pas au moyen d’un sondage de dernière minute, mais plutôt par des échanges préalables avec les citoyens en amont de la rédaction du règlement municipal».