La Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) a tenu, le 2 septembre, une grève des responsables en services éducatifs de Laval et Lanaudière devant le Bureau du ministère de la Famille, situé au 1760, boulevard Le Corbusier.
Celle-ci avait notamment pour but de dénoncer les conditions salariales actuelles des membres du regroupement. Les employés gagnent présentement un salaire horaire de 12,42 $ et se sont fait proposer une augmentation équivalant à 12,83 $. Cette offre est bien loin des demandes de 16,75 $.
«C’est inacceptable qu’encore actuellement en 2020, elles gagnent 12,42 $ de l’heure pour s’occuper de ce qu’on a le plus précieux au Québec, nos enfants», affirme Valérie Grenon, présidente de la FIPEQ-CSQ.
Au total, près de 200 membres se sont réunis pour l’événement. Le débrayage touchait aussi 6400 familles lavalloises qui ont été informées du processus par le regroupement.
«Présentement, il y a des familles qui attendent des places et en n’offrant pas des bonnes conditions de travail aux responsables, ça fait en sorte qu’il manque des responsables, ajoute Line Camerlain, vice-présidente de la Centrale des syndicats du Québec. Pour tout le Québec, c’est 13 000 places de qualité auxquelles les familles n’ont pas accès.»
Négociations
Il s’agissait de la deuxième journée de la grève tournante organisée par la FIPEQ-CSQ. Elle pourrait se prolonger jusqu’au 18 septembre si aucune entente n’est conclue avec le ministère de la Famille.
«Le Ministre dit que c’est nous qui avons quitté la table, mais ce n’est pas du tout le cas, assure Lyne Robichaud, présidente de l’Alliance des intervenantes en milieu familial de Laval Lanaudière (ADIM LL). Nous avons été disponibles tout l’été. […] Il a fallu avoir une première journée de grève à Québec hier pour que finalement nous puissions avoir des dates de négociations. Nous commençons demain [3 septembre] après-midi.»
Malgré cet avancé, le plus gros reste à faire. Le regroupement prévoit déclencher une grève générale dès le 21 septembre dans l’éventualité d’un nouveau désaccord.
Revalorisation
À titre de rappel, la FIPEQ-CSQ avait initialement prévu d’utiliser ce moyen de pression en avril, mais l’idée avait été reportée en raison de la pandémie de la COVID-19.
Ce contexte a toutefois augmenté la charge de travail des responsables en services éducatifs, ce qui les motive davantage à obtenir de la reconnaissance.
«Je pense à toute la désinfection qu’il faut faire, poursuit Mme Robichaud. Il y a certains jouets qu’on ne peut pas avoir au service de garde présentement étant donné que ça prend plus de nettoyage. Il y a aussi la désinfection, la salle de bain, les poignées de porte, l’entrée des parents et tout. C’est beaucoup plus de travail présentement que nous n’en avons jamais eu.»
Par ailleurs, près de 200 emplois en services éducatifs sont actuellement disponibles sur le territoire lavallois. Il manque de main-d’oeuvre, et ce, en partie en raison des conditions de travail proposées, ce qui empêche les familles à trouver des places en services de garde pour leurs enfants.
«Le problème est que des gens quittent la profession et nous n’avons pas de nouvelles personnes qui s’y intéressent, conclut la présidente de l’ADIM LL. Il faut vraiment revaloriser le côté salarial pour attirer de nouvelles personnes.»