«C’est sûr que si tu mets ensemble des gars de la Gaspésie, d’Havre-Saint-Pierre et des Îles de la Madeleine, on risque d’avoir du gros fun et de faire ça simple et efficace, souligne l’auteur-compositeur-interprète originaire de Nouvelle. On a joué tout le monde en même temps, sans trafiquage, sans fla-fla, avec une énergie très festive.»
Ce cinquième opus francophone de Kevin Parent fleure bon l’air de la baie des Chaleurs, le bois et les lacs des alentours, tout comme les virées épiques à Québec, où de nombreux Gaspésiens partent faire leurs études.
Complicités
Les premiers extraits, Poppers, ADN et Face au vent, traînaient dans les tiroirs depuis une dizaine d’années, s’alliant bien à des compositions plus récentes, où quelques personnages tels Mario, dont le texte est signé Pierre Geoffrion, et Baby Blue, font leur chemin.
Avec Éloi Painchaud (guitare, harmonica, mandoline et voix, réalisation), Manuel Gasse (basse, piano, voix), et Michel Roy (batterie, percussions), Kevin Parent a épuré l’instrumentation.
«Les chansons ont dicté la ligne de conduite sur le plan musical, raconte-t-il. Quand tu viens de la région, que tu vas pêcher et prends un poisson, t’as pas envie de le noyer sous 15 sortes de sauces pour en masquer le goût. En bon gars des Îles, Éloi Painchaud a ramené tout ça à l’essentiel. Artistiquement, il fallait que ça sorte!»
Nelson Mainville a aussi été mis à contribution, ayant participé aux textes.
La tournée
C’est en compagnie de son vieil ami et collègue des 20 dernières années, Michel Roy, pour qui il a d’ailleurs écrit une des pièces de Face à l’Ouest, que l’artiste reprendra la route, ses guitares et son harmonica dans les valises, question de revivre un peu l’ambiance de ses débuts, du temps où les deux comparses jouaient au sous-sol du Héron, à Carleton.
«Michel connaît toutes mes tounes, résume Kevin Parent. Ça me laisse un maximum de liberté pour improviser et ne pas rester esclave d’une liste de chansons. On peut créer des surprises chaque soir, comme chanter de nouveaux morceaux en anglais.»
Des conversations avec Serge Postigo, qui assure la mise en scène, ont aidé le spectacle à prendre forme et à développer des ambiances servies par les éclairages et projections.
Documentaire
Après trois ans de travail, le documentaire L’Or du golfe sortira en avril avec Kevin Parent comme protagoniste. Le réalisateur Ian Jaquier y partage son inquiétude pour l’avenir du golfe Saint-Laurent. Après sa sortie en salles, le long-métrage sera éventuellement diffusé sur les ondes de Radio-Canada.
Afin de mieux comprendre des enjeux qui souvent le dépassent, Ian Jaquier décide de partir à la rencontre des acteurs d’un conflit qui semble inévitable entre gouvernements, pétrolières, Premières nations, environnementalistes et simples citoyens. Le film prendra l’affiche en région au début du mois prochain, puis à Montréal et Québec à compter du 24 avril.
«C’est un regard critique sur la présence nocive d’hydrocarbures dans le fleuve», indique le chanteur et acteur, qu’on a vu notamment dans Café de Flore et La Maison du pêcheur.
Kevin Parent sera en spectacle le mercredi 25 mars, à 20h, à la Salle André-Mathieu (475, boulevard de l’Avenir). Information: 450 667-2040.