Ces membres du Syndicat des employés du Solliciteur général s’en sont pris principalement au projet de Loi 53 sur la détention à vie sans possibilité de libération pour certains criminels.
«Les recherches prouvent que la longueur des sentences n’a pas d’effet dissuasif et cela fera qu’augmenter la violence dans les établissements et en communauté, déclarent-ils par voie de communiqué. Nous (…) croyons en la réinsertion sociale et à la réhabilitation des délinquants, et sommes au cœur de la sécurité du public. Le SCC (Service correctionnel du Canada) a été longtemps reconnu comme un exemple à suivre, un chef de file, au niveau international. Il était à l’avant-garde par ses programmes et par son souci d’effectuer une bonne réhabilitation des délinquants et ainsi les rendre des citoyens respectueux des lois.»
Différentes coupures
Les manifestants affirment que depuis quelques années le gouvernement met en péril la sécurité des Canadiens, en mettant fin à différents programmes dont celui de surveillance intensive, où les agents de libération conditionnelle en communauté surveillaient les libérés présentant un haut risque de commettre des délits de violence ou de délinquance sexuelle. «De plus, ils devaient surveiller les couvre-feux, soutiennent-ils dans leur communiqué. Les libérés devaient contacter leur agent tous les matins pour l’informer de leurs déplacements de la journée et devaient rappeler pour l’informer de tout changement à leur horaire.»
Le service Opex, un programme d’aide en employabilité pour les délinquants, a aussi été coupé. Ce service offrait une aide concrète aux délinquants voulant effectuer un retour aux études ou poursuivre celles-ci en communauté, ainsi que de l’aide pour la confection d’un curriculum vitae. Il fournissait de l’information, guidait et soutenait les délinquants en vue d’une réintégration sur le marché du travail.
Le projet Condor n’a pu éviter le couperet. Cette équipe, formée de membres du SCC et de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), faisait des recherches actives pour retrouver les libérés en liberté illégale, surtout ceux représentant un haut risque de récidive violente ou sexuelle.
«Le gouvernement conservateur a augmenté les ratios au niveau des agents de libération conditionnelle, soutiennent-ils finalement. Cela a notamment comme incidence le fait que les agents ont moins le temps de rencontrer les délinquants et d’effectuer des suivis cliniques auprès d’eux, visant la réduction de leurs facteurs contributifs à leur criminalité, et par ricochet, la diminution du risque de récidive.» (B.L.)