La Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ) suspend les permis de bar du chic et tumultueux Moomba, au Centropolis, pendant 50 jours. Une victoire pour le Département de police de Laval, qui dit avoir reçu 377 appels au 911 en lien avec cet établissement, de 2002 à 2009.
Portiers violents, armes, violence, vols et méfaits, surconsommation de drogues, présence de mineurs, actionnaires et administrateurs changeants, surcapacité. La Régie dresse une longue liste des problèmes rencontrés au Moomba, pour justifier la suspension des deux permis de bar de l’établissement, lui permettant de servir de l’alcool sur sa terrasse et à l’intérieur.
Du même coup, dans sa décision rendue le 20 février, le tribunal administratif rejette la demande d’augmentation de la capacité du bar de la terrasse.
Mafia
De nouveaux faits versés à l’enquête policière, qui établissent des liens entre deux compagnies d’entretien embauchées par le Moomba et la mafia italienne ont aussi pesé dans la balance.
Une de ces entreprises était toujours liée par contrat avec le bar lavallois, en décembre dernier. Cette entente de service aurait été résiliée, a témoigné au début du mois de février devant la Régie Peter Mammas, un des administrateurs du Moomba.
Crédibilité
Alors qu’un autre administrateur, Jacques Gaspo, a mentionné que «tous les policiers qui ont témoigné ont menti, «la Régie accorde beaucoup de crédibilité aux témoignages des policiers de la Ville de Laval dans ce dossier».
Parmi tous les événements violents qui ont nécessité l’intervention policière, la Régie se dit «très préoccupée» par celui du 18 octobre 2009. «À la fin de la soirée, un client s’est fait battre par le gérant et les portiers de l’établissement pour une facture impayée de 900 $.»
Une plainte pour menaces, séquestration, agression armée et vol qualifié a été portée par la victime, qui l’a ensuite retirée par peur de représailles, indique-t-on dans la décision.
Pas d’appui
De leur côté, les titulaires de la licence ont fait valoir que les problèmes ont lieu dans le stationnement et non à l’intérieur.
M. Mammas a mentionné qu’il avait établi des contacts avec le Département de police, dans le but de louer le service de quelques policiers. Il s’est plaint de ne pas avoir l’appui des policiers, notamment dans le cadre des enquêtes qu’il doit effectuer sur ses fournisseurs.
«M. Mammas […] pense que les policiers pourraient être plus conciliants et oublie que ceux-ci ne peuvent trouver des solutions à sa place», oppose la RACJ.