La Ville de Laval attribuera, d’ici un mois, un contrat à une entreprise pour réaliser les études de sol et analyses requises avant la construction du Complexe sportif et culturel, et ainsi donner l’heure juste quant à la contamination du Carré Laval. Un processus qui risque d’être long et coûteux.
Aux études de caractérisation et à la vérification de la qualité des sols de remplissage, s’ajoutera la nécessité d’élaborer un plan de réhabilitation si la contamination du site s’avère être plus élevée que les normes en vigueur.
Dans ce cas, la décontamination s’imposera.
Question de degré
«C’est ça qui est le plus long», dit le directeur du Conseil général de l’environnement (CRE) de Laval, Guy Garand.
Tout le processus devrait prendre, au bas mot, plusieurs mois, assure M. Garand. Tout dépend du degré de contamination de l’ancienne carrière, dit-il.
Comme l’ancienne carrière a servi de dépôt de neiges usées pendant de nombreuses années, ce qu’on peut y retrouver «risque d’être très toxique. On ne sait jamais ce qu’on peut retrouver là-dedans». Décontaminer le sol peut coûter «des millions de dollars de plus», estime M. Garand.
Lettre
Les différentes étapes à suivre avant la première pelletée de terre sont exposées dans une lettre acheminée par la directrice adjointe de l’analyse et de l’expertise régionale au ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, Brigitte Bérubé, au directeur général de la Ville, le 20 juillet dernier.
Avant que les médias ne s’emparent du dossier à l’automne, Mme Bérubé signalait à M. Gaétan Turbide que selon les informations dont dispose son Ministère, «des sols contaminés ont été acheminés à cet endroit. […] L’analyse des échantillons de sols de surface prélevés le 22 juin 2004 par l’exploitant du site a révélé la présence des sols contaminés en HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques) et en métaux».
Brigitte Bérubé rappelait par ailleurs que comme pour tout projet de cette nature, la Ville devra faire produire un rapport sur «la présence éventuelle des milieux humides et des espèces fauniques et floristiques vulnérables sur le site».
Enfin, l’installation des infrastructures souterraines ne sera possible qu’en obtenant une autorisation du Ministère, en vertu de la Loi sur la qualité de l’environnement.
Six soumissionnaires
«Peu importe la lettre reçue du Ministère, le fait, pour la municipalité, de procéder à des études de sol n’est pas exceptionnel», a mentionné la porte-parole de la Ville, Nadine Lussier.
La Ville de Laval entamait le processus le 5 décembre, en publiant un avis d’appel d’offres.
Six entreprises sont en lice pour obtenir le mandat d’études de sol et d’analyses: Groupe Qualitas, Inspec-Sol, Labo S.M., Groupe ABS, Les Services exp, et Solmatech.
Selon le Système électronique d’appel d’offres, il s’agit d’un contrat ayant une valeur estimée entre 250 000 $ et 500 000 $.