La région de Laval est sous-desservie en matière de lits en soins palliatifs, apprend-on dans un rapport rendu public le 11 juillet, par l’Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic (AQRP).
Selon les données obtenues via la Loi sur l’accès à l’information, la ville-région accuse un retard de 40 % par rapport à l’objectif ministériel d’un lit par tranche de 10 000 habitants.
En clair, la région qui vient d’atteindre le seuil des 400 000 habitants dispose de 24 lits en soins palliatifs, ce qui représente un écart négatif de 16 lits quant à la barre fixée par le ministère de la Santé et des Services sociaux.
«La norme établie par le ministre [Yves] Bolduc demeure un minimum face à des besoins futurs toujours grandissants. Or, notre région n’atteint même pas cette norme. Il est urgent que le gouvernement du Québec revoie son mode de développement des places en soins palliatifs afin de permettre à tous de terminer leur vie sereinement», a fait valoir la porte-parole de l’AQRP dans la région de Laval, Nicole Hébert.
L’AQRP ne manque pas rappeler que la commission parlementaire spéciale «Mourir dans la dignité» avait conclu que «le Québec se doit d’améliorer l’accès aux soins palliatifs».
Dernier de classe
Dans la mise en rang des 16 régions administratives, Laval arrive bon dernier avec un ratio d’un lit par 16 667 habitants.
Derrière Laval, la région de Montréal fait également figure de parent pauvre avec un écart de 30 % par rapport à l’objectif ministériel, suivie de l’Outaouais avec un retard de 27 %.
Quant aux trois autres régions limitrophes, Lanaudière (-21 %), les Laurentides (-21 %) et la Montérégie (-20 %) prennent les 11e, 12e et 13e rangs dans le palmarès des régions.
Seules quatre régions dépassent largement la barre d’un lit par 10 000 habitants, à savoir le Bas Saint-Laurent (+55 %), l’Abitibi (+53 %), la Côte-Nord (+30 %) et la Capitale-Nationale (+20 %).
D’ici 2015
À l’Agence de la santé et des services sociaux de Laval (ASSSL), on confirme que l’écart de 16 lits devrait être comblé d’ici 2015, selon la dernière planification quinquennale stratégique.
«Un plan de développement prévoit l’atteinte de la cible d’un lit en soins palliatifs par 10 000 habitants», affirme Sophie Méley-Daoust, conseillère en communication à l’agence.
Actuellement, les 24 lits disponibles dans la région se répartissent en parts égales en deux établissements. Il s’agit de l’Unité des soins palliatifs à l’Hôpital Cité de la Santé et la Maison de soins palliatifs de Laval, inaugurée en 2012 dans Saint-Vincent-de-Paul.
Il n’est pas exclu que de nouvelles places se développent en centres hospitaliers de soins de longue durée (CHSLD).
60 000$ par lit
Lors d’un point de presse, le mois dernier, le ministre Bolduc annonçait l’ajout de six lits dans une maison de soins palliatifs en Montérégie, ce qui portait à 117 le nombre de lits dans cette populeuse région du Québec.
Cet ajout avait été rendu possible grâce à une aide financière annuelle additionnelle de 360 000 $. De fait, le financement public d’un lit dans une maison de soins palliatifs est fixé à 60 000 $ par année.
Au Québec, on dénombre 685 lits dédiés aux soins palliatifs, dont un peu plus de 300 en milieu hospitalier.
Réparties dans 15 des 16 régions de la province, les 29 maisons de soins palliatifs abritent un total de 212 lits, alors que les Centres hospitaliers de soins de longue durée (CHSLD) en comptent près de 160.
Selon le ratio établi par le ministère de la Santé et des Services sociaux, le Québec devrait disposer de 795 lits. Un manque à gagner de 110 lits, qui correspond à un retard de 14 % selon l’objectif fixé.