Il y a eu un déclin de 73% de la taille moyenne des populations d’espèces suivies dans le monde en seulement 50 ans (1970-2020) selon le Rapport Planète vivante 2024 (RPV) du Fonds mondial pour la nature (WWF).
La dégradation et la perte d’habitat forment la menace la plus rapportée dans chaque région.
Les déclins ont été moins spectaculaires en Amérique du Nord (39%), mais seulement parce que des impacts à grande échelle sur la nature étaient déjà visibles avant 1970 dans cette région.
Ces constats se basent sur l’Indice Planète vivante (IPV), qui est calculé par la Société Zoologique de Londres (ZSL) et basé sur les tendances de près de 35 000 populations et 5495 espèces d’amphibiens, de mammifères, d’oiseaux, de poissons et de reptiles entre 1970 et 2020.
Risques
Le déclin des populations d’espèces peut agir en tant que signal d’alerte précoce de l’augmentation du risque d’extinction et de la perte potentielle d’écosystèmes sains.
Une fois dégradés, les écosystèmes cessent de fournir aux humains les avantages dont nous dépendons – de l’air et de l’eau propres et des sols sains – et deviennent plus vulnérables aux points de bascule provoquant alors un bouleversement considérable et potentiellement irréversible.
«La nature émet un appel de détresse, affirme Kirsten Schuijt, directrice générale du WWF International, par voie de communiqué. Les crises liées de la perte de nature et du changement climatique poussent les espèces et les écosystèmes au-delà de leurs limites, avec des points de bascule mondiaux menaçant de dégrader des systèmes qui sont le fondement de notre vie sur Terre, et de déstabiliser des sociétés. Les conséquences catastrophiques découlant de la perte de certains de nos écosystèmes les plus précieux, comme la forêt amazonienne et les récifs coralliens, seraient ressenties par les humains et la nature à travers le monde.»
Contexte
Le rapport arrive à la suite de l’année 2023, qui a établi un record de feux de forêt au Canada et vu les feux en Amazonie atteindre en août leur plus haut niveau en 14 ans.
Il sort aussi juste avant que la communauté internationale se rassemble pour la COP16, la conférence des Nations unies sur la biodiversité à Cali, en Colombie, du 21 octobre au 1er novembre.
«Le RPV arrive à un moment charnière, où les leaders mondiaux se rassemblent à la COP16 pour mettre à jour leur progrès et leur plan visant à atteindre les objectifs du Cadre mondial pour la biodiversité signé à Montréal en 2022, pour protéger et restaurer un tiers de la planète, déclare Megan Leslie, PDG du WWF-Canada, via communiqué. Les constats du RPV sont un rappel que nous devons agir de toute urgence pour freiner et, encore mieux, renverser la perte de biodiversité avant qu’il ne soit trop tard.»
COP29
La conférence suivante des Nations unies sur le climat, la COP29, s’ouvre quelques semaines plus tard à Bakou, en Azerbaïdjan, et les deux sommets internationaux représentent une occasion pour les pays de se montrer à la hauteur du défi.
Le WWF demande aux pays de produire et de mettre en œuvre des plans nationaux pour la nature et le climat qui soient plus ambitieux (SPANB et NDC) qui incluent des mesures pour réduire la surconsommation mondiale, freiner et renverser la perte de biodiversité et couper les émissions de carbone – le tout de façon équitable, comblant l’écart financier entre les nations développées et en développement et mettant de l’avant les droits des peuples autochtones.
«Le Rapport Planète vivante nous rappelle que les engagements nationaux et l’action sur le terrain tirent énormément de l’arrière par rapport à ce qui est nécessaire pour atteindre les cibles de 2030 et freiner et renverser la perte d’espèces, tout en réduisant les effets nuisibles des dérèglements climatiques», conclut l’organisation, dans sa communication aux médias. (C.P./IJL)