Au nom de ses membres, CAA-Québec enjoint le gouvernement du Québec à revoir le financement du transport collectif, assuré en partie par les automobilistes.
Selon l’organisation, ce n’est pas aux automobilistes d’éponger les déficits des sociétés de transport et la hausse de 154% de la taxe supplémentaire sur l’immatriculation votée par la Communauté métropolitaine de Montréal constitue la goutte qui fait déborder le vase.
«La solution au problème de financement, et de performance, des sociétés de transport collectif est-elle vraiment de refiler la facture aux automobilistes, dont la contribution au transport en commun en 2021-2022 se chiffre à 1,4 G$ en droits et taxes? questionne CAA-Québec, dans sa communication aux médias. Se poser la question est pleinement légitime. Le transport collectif est un bien commun, CAA-Québec considère donc que tout le monde qui en bénéficie de près ou de loin doit y contribuer.»
Mobilité collective
«Posséder un véhicule n’est pas synonyme de richesse pour beaucoup d’individus, mais la seule façon de se déplacer pour satisfaire à leurs obligations quotidiennes ou à leurs besoins, soutient Marie-Soleil Tremblay, présidente et cheffe de la direction chez CAA-Québec, via communiqué. Cette contribution additionnelle ne financera aucun service supplémentaire qui pourrait permettre à un plus grand nombre d’automobilistes de laisser leur véhicule à la maison s’ils désirent le faire.»
Pour CAA-Québec, la mobilité collective va au-delà d’une solution de rechange à l’autosolo.
En plus de représenter un levier pour réduire les embouteillages, diminuer les émissions de gaz à effet de serre et restreindre notre empreinte écologique, elle joue un rôle de vecteur essentiel de l’équité sociale en matière de déplacement puisqu’elle offre des solutions de transport fiables et accessibles à tous, peu importe le revenu et l’âge. Cela inclut les personnes âgées, les étudiant.e.s, les travailleurs à faible revenu et les gens qui choisissent de ne pas posséder de voiture.
De plus, selon le regroupement, la diversification des sources de financement devient nécessaire. Le gouvernement doit faire preuve de créativité, et les propriétaires de véhicules ne doivent pas être pris pour cible par une hausse de taxe qui revêt un aspect punitif.
Avec 59% des membres CAA-Québec en défaveur de cette taxe additionnelle, c’est dans cette optique que l’organisation a fait parvenir une lettre à la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, afin de faire valoir un argumentaire en faveur d’un financement plus équitable du transport collectif.
Chantier sur le financement de la mobilité
Le gouvernement du Québec, conscient des nombreux enjeux et défis à venir en matière de mobilité, a tenu un vaste chantier de consultation à l’automne 2019, duquel sont ressorties plusieurs solutions potentielles au financement du transport public.
CAA-Québec avait alors présenté un mémoire qui évoquait différents scénarios méritant d’être explorés de façon approfondie.
Cette consultation avait mis en lumière des solutions comme l’impôt sur le revenu, l’utilisation du Fonds d’électrification et de changements climatiques, la captation de la plus-value foncière et la taxe sur la masse salariale des entreprises.
CAA-Québec considère que plusieurs de ces avenues doivent absolument être explorées et qu’il en va de la pérennité du transport en commun au Québec. (C.P./IJL)