Le mardi 19 septembre, le Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO a inscrit Anticosti, une île située dans le golfe du Saint-Laurent, au Québec, sur la Liste du patrimoine mondial lors de sa 45e session annuelle, tenue à Riyad, en Arabie saoudite.
Cette désignation est rendue possible grâce au travail de longue haleine de l’équipe de proposition d’inscription, incluant le gouvernement du Québec, la MRC de Minganie et de la Municipalité de L’Île-d’Anticosti.
La proposition d’inscription d’Anticosti, qui est également connue sous le nom de Notiskuan («où les ours sont chassés») par les Innus, et Natogostec («terre d’avant») par les Mi’kmaq, est pleinement appuyée par les communautés innues d’Ekuanitshit et de Nutashkuan, qui ont été très impliquées dans la candidature du site pendant les dernières années.
«Cette décision confirme que l’île d’Anticosti est un lieu unique au monde, mais surtout, qu’il est essentiel de la protéger et de mettre en valeur ses joyaux exceptionnels, de dire Meggie Richard, préfète de la MRC de Minganie, par voie de communiqué. Aujourd’hui marque le début d’une grande aventure pour la population d’Anticosti. Cette reconnaissance engendrera des retombées positives pour l’ensemble de la région de la Minganie et permettra de faire rayonner le Québec à l’international.»
Particularités
Avec une superficie totale de plus de 9200 kilomètres carrés et un littoral qui s’étend sur plus de 550 kilomètres, Anticosti représente l’une des plus importantes successions stratigraphiques en épaisseur et le témoignage fossile le plus complet de la vie marine de l’époque qui s’étend sur plus de 10 millions d’années de l’histoire de la Terre, il y a entre 447 et 437 millions d’années.
Cet intervalle de l’histoire de la Terre n’était pas représenté, jusqu’à maintenant, au patrimoine mondial de l’UNESCO.
La paléontologie exceptionnelle de l’île continue d’attirer d’éminents chercheurs canadiens, québécois et internationaux qui souhaitent étudier les fossiles abondants, diversifiés et bien conservés.
Il y a actuellement plus de 1440 espèces fossiles connues sur l’île d’Anticosti dont les assemblages démontrent les changements du climat mondial et du niveau de la mer qui, à la fin de la période de l’Ordovicien, ont causé l’extinction de presque toute la vie océanique sur la planète.
Inscription
L’inscription d’Anticosti en tant que site du patrimoine mondial comprend l’ensemble des couches fossiles exposées le long du littoral et des rivières Vauréal et Jupiter. L’ensemble est protégé de tout développement et d’activité industrielle, car il se trouve dans son intégralité dans un réseau d’aires strictement protégées constitué d’une réserve de biodiversité proposée, d’un parc national du Québec et de deux réserves écologiques.
«Une inscription sur la Liste du patrimoine mondial est synonyme de reconnaissance de la valeur universelle exceptionnelle d’un site et procure une visibilité d’envergure à l’échelle internationale, de déclarer Martine Biron, ministre des Relations internationales et de la Francophonie et ministre responsable de la Condition féminine, dans la même communication aux médias. Anticosti devient ainsi le troisième site québécois à se voir attribuer par l’UNESCO cette distinction, avec l’arrondissement historique du Vieux-Québec et le parc national de Miguasha dans la péninsule gaspésienne.»
Grâce à cette inscription, Anticosti figure maintenant sur la liste croissante des sites du patrimoine mondial au Canada, qui comprend des endroits impressionnants comme Tr’ondëk-Klondike, le parc national Nahanni, le parc national Wood Buffalo, le parc national du Gros-Morne, l’arrondissement historique du Vieux-Québec et le lieu historique national du Canal-Rideau. (C.P./IJL)