7Selon un sondage réalisé par Léger pour le compte de la Coalition québécoise sur la problématique du poids (Coalition Poids), près des deux tiers des jeunes âgés de 14 à 17 ans utilisent un écran pour se divertir plus de deux heures par jour.
Ce taux augmente à 90 % pour les week-ends.
À l’inverse, seulement 24 % des adolescents consacrent au moins deux heures par jour à des activités récréatives sans écran en semaine. Le taux s’améliore légèrement (51 %) lors de la fin de semaine.
Ce déclin du temps actif des jeunes préoccupe ainsi plusieurs organismes et professionnels. Ils redoutent notamment les répercussions de ce comportement sédentaire prédominant sur la santé physique, mentale et sociale des adolescents.
Les recherches démontrent que les jeunes devraient cumuler au moins une heure d’activité physique par jour, mais cet objectif est seulement atteint par 37 % des garçons et 27 % des filles.
«Le problème, c’est que les jeunes consacrent de moins en moins leur temps libre à une activité physique quelconque, et c’est un constat qui peut s’étendre à toute la famille, soutient Steeve Ager, président-directeur général du Réseau Accès Participation, par voie de communiqué. […] Bien que les gens soient conscients des risques pour leur santé, ils ne trouvent pas nécessairement, dans leur environnement, des alternatives qui leur permettraient d’être plus actifs.»
«Plusieurs kinésiologues remarquent que plusieurs nombreux d’entre eux accusent un retard quant à leur développement moteur, ajoute Serge Bourdeau, président de la Fédération des kinésiologues du Québec. […] Plus l’enfant pratiquera les activités, les tâches ou les mouvements recommandés, dans le plaisir et près de chez lui, meilleur il deviendra.»
Milieux favorables
Selon la Coalition Poids, il est «nécessaire d’agir sur plusieurs sphères notamment en transformant leur environnement de proximité, comme le quartier de résidence, l’école ou le milieu de garde» pour que les jeunes souhaitent redevenir actifs.
«Il est très important qu’à proximité de leur maison ou de leur école, les jeunes aient le loisir de marcher, courir ou jouer de manière sécuritaire, indiquent Sylvain Turcotte et Félix Berrigan de la Chaire de recherche Kino-Québec via communiqué. Passer du temps en plein air est une solution efficace pour les emmener à être plus actifs et l’école joue un rôle crucial pour cela. Il faudrait un meilleur arrimage entre l’école et sa municipalité afin de créer des communautés unies par leur volonté de favoriser les saines habitudes de vie des jeunes.»
Ils recommandent aussi un meilleur arrimage entre les écoles et les municipalités pour créer des «communautés unies par leur volonté de favoriser les saines habitudes de vie des jeunes».
Notons que le sondage Léger révèle également que 66% des adolescents estiment que les cours d’éducation physique influencent positivement leur pratique d’activité physique en dehors de l’école.
«Le numérique fait partie de l’identité des plus jeunes d’entre nous et une élimination complète des écrans de leur vie n’est pas une solution viable, avoue Jonathan Chevrier, directeur du Laboratoire sur l’usage du numérique en éducation physique. Il faut doter nos jeunes, et leur entourage immédiat, c’est-à-dire leurs parents, mais aussi les intervenants scolaires qu’ils côtoient au quotidien, d’outils et de ressources propices à l’usage judicieux et adéquat des écrans.»
Corinne Voyer, directrice de la Coalition Poids, conclut plutôt en soulignant que «la relance de l’activité physique ne peut se faire sans un investissement important de la part de notre gouvernement dans les différentes structures de proximité qui permettent l’adoption d’un mode de vie physiquement actif par nos jeunes». (N.P.)