Les dos d’âne vont pousser comme des champignons dans les rues de Laval au cours des deux prochaines années.
Pas moins de 700 ralentisseurs s’implanteront aux abords des parcs et des écoles primaires du territoire.
Cette mesure d’apaisement de la circulation (MAC) se substitue au très controversé marquage des trottoirs peints en bleu et blanc, dont l’objectif était d’attirer l’attention des automobilistes dans ces zones hautement fréquentées par les enfants.
On se rappellera qu’à l’automne 2017, devant la grogne populaire, le comité exécutif avait rapidement suspendu cette opération de marquage… jusqu’à ce que les élus y renoncent de façon définitive l’été suivant en pleine crise politique.
Enfin, l’été dernier, la Ville déboursait 250 000 $ pour faire effacer une partie des bordures bicolores qui lui en avaient coûté 750 000 $ deux ans plus tôt.
En chantier
«Une trentaine de chantiers débuteront cet automne», signale le conseiller municipal de Sainte-Dorothée et responsable des dossiers de l’ingénierie au comité exécutif, Ray Khalil.
Il rappelle que ces implantations de dos d’âne s ’inscrivent dans le vaste plan de 900 mesures annoncées en 2017 visant à rendre les déplacements sécuritaires dans les rues de la ville.
«C’est un dossier qu’on travaille depuis longtemps, dit-il. On est vraiment allé par étape pour mettre les bonnes mesures aux bonnes places.»
À l’été 2016, sous l’impulsion de Pierre Anthian, alors élu dans Laval-des-Rapides, le conseil municipal avait voté à l’unanimité une résolution afin que le service d’ingénierie évalue l’efficacité des ralentisseurs en caoutchouc galvanisé. À cette époque, selon le conseiller municipal de l’opposition officielle, Claude Larochelle, on pouvait compter sur les doigts d’une seule main le nombre de dos d’âne à Laval. Depuis, leur nombre serait passer entre 300 et 400.
Ray Khalil voit en ces ralentisseurs un gain d’autant plus significatif qu’ils contribuent à augmenter «le sentiment de sécurité des piétons et cyclistes», favorisant du coup la mobilité active.
3,9 M$
L’implantation de ces 700 dos d’âne coûtera aux contribuables lavallois la somme de 3,9 M$.
Le contrat a été attribué, le 1er septembre, à la firme De Sousa, un entrepreneur établi depuis 20 ans dans le parc industriel Saint-Vincent-de-Paul.
Bien que 8 entreprises étaient en lice pour remporter l’appel d’offres, la plus basse soumission reçue excédait tout de même de plus de 20 % l’estimation de 3 212 855 $ fixée par les services municipaux.
Cet écart défavorable, la Ville l’explique «en partie par le prix du marché», mais également en raison du fait que les entreprises soumissionnaires ne connaissaient pas précisément l’emplacement des 700 sites à aménager. Ainsi, les soumissions s’en trouvaient «basées sur un nombre assez restreint de plans considérés comme typiques et non sur l’ensemble des plans comme un projet conventionnel», justifie-t-on.