Quelque temps avant de se déchirer un ligament au genou de la patte droite, début janvier, le mâle avait de nouveau impressionné son maître et ses collègues.
Des patrouilleurs venaient d’intercepter un récidiviste de la vente de drogue interpelé pour la troisième fois en autant de semaines dans le même petit véhicule Mazda lui servant de lieu de dépôt et distribution. L’équipe canine de nuit a été appelée en renfort.
«La fouille n’a pas duré trois minutes, raconte Alexandre Lapierre. Ozzy m’a donné une indication très claire sous le volant. J’ai glissé ma main à travers des fils, prenant un choc électrique au passage, pour dénicher un contenant et toucher le gros lot.»
Plutôt que d’être relâché pour possession simple de cannabis, le trafiquant a été écroué et a comparu pour des quantités notables de cocaïne, méthamphétamine et haschich.
Avenue Marcel-Villeneuve
Comme la plupart des huit chiens policiers de l’escouade canine lavalloise, Ozzy provient de l’élevage de la Gendarmerie royale du Canada, basé en Alberta. D’abord jugé trop immature, il a pris du temps avant d’être relégué à un corps policier.
Son premier stage a été effectué à Edmonton auprès d’un maître-chien venant de perdre son animal, poignardé durant une opération.
«Ozzy ne correspondait pas à leurs besoins en termes d’agressivité, relate l’agent Lapierre qui est à la Police de Laval depuis 14 ans, dont 7 à titre de maître-chien. S’il est tout de même dressé en appréhension de suspect, c’est surtout un animal très énergique et sociable au potentiel supérieur en dépistage et détection.»
En septembre 2016, le berger a démontré tout son talent du côté de Saint-François. Une patrouille accoste trois individus dans un véhicule. L’un d’eux a des résidus de cannabis sur son pantalon. Quand les policiers les préviennent qu’ils seront arrêtés, le conducteur embraye et appuie sur l’accélérateur, avant de s’immobiliser une centaine de mètres plus loin, sur l’avenue Marcel-Villeneuve.
«Ces gars sont connus de nos services pour l’usage d’armes, indique Alexandre Lapierre. On savait qu’ils avaient probablement fui pour se débarrasser de quelque chose. J’ai demandé à mon officier de fermer la rue.»
Rien n’est trouvé dans la voiture des types. Des champs bordent chaque côté de l’avenue. Pourtant, Ozzy flaire rapidement une première arme à feu, un Colt chargé à bloc, caché dans les herbes longues. Non rassasié, il se remet en marche et repère une sacoche à 175 mètres de distance. Une autre arme de poing, également chargée de munitions, peut alors être mise hors de circulation.
«De voir la facilité avec laquelle Ozzy est parti du bord du chemin, d’un champ à l’autre, pour nous guider vers ces deux armes servant aux gangs de rue, c’est du travail impeccable et impressionnant!» de s’exclamer son maître.
Triste découverte
Un soir d’automne digne des films d’horreur alors qu’il pleut des cordes, le 911 reçoit l’appel d’une jeune femme. Elle vient de lire le texto de sa mère lui confiant qu’elle va se pendre à un arbre. Les policiers disposent d’un rayon de deux kilomètres dans l’est de Laval. Le véhicule de la dame est aperçu, enfoncé dans un chemin de terre devenu extrêmement boueux tant les conditions sont exécrables.
«Ozzy a détecté une piste au sol et nous a dirigés vers un boisé, avant de lever la tête, se souvient avec émotion l’agent Lapierre. La dame était là.»
Plusieurs manœuvres de réanimation seront vaines. Pendant que trois autopatrouilles et qu’une ambulance sont embourbées, le maître-chien et ses collègues porteront la défunte sur son épaule sur 400 mètres. Il se demande encore comment son partenaire sur quatre pattes a réussi un tel exploit de dépistage en pareille circonstance.
Un an plus tard
Novembre 2015, introduction par effraction dans Chomedey. Un citoyen voit les porte et fenêtre de son voisin défoncées. Il entend un bruit dans la cour arrière. Le tandem policier saute des clôtures partout dans le secteur, avant qu’Ozzy ne déterre une paire de gants de latex encore humide dans une haie de cèdres. Chien et maître ne réussissent toutefois pas à surprendre le fuyard.
«Il y a quelques mois, ce même individu a été arrêté pour une infraction semblable, note l’agent Lapierre. Son ADN est le même que celui détecté dans les gants. On a donc pu le relier à ce premier crime.»
Poursuite athlétique
En décembre dernier, les qualités physiques du duo sont sollicitées. Des policiers interceptent trois suspects dans un véhicule, boulevard des Laurentides, près du métro Cartier. Étant en bris de condition, l’un d’eux décline une fausse identité. Il prend la fuite à pied quand les patrouilleurs découvrent son stratagème.
«Il faut savoir qu’on connaît cet individu, un véritable athlète de six pieds cinq pouces ayant fait des camps de basketball collégial américain, révèle Alexandre Lapierre. L’environnement passant, avec les commerces, un club de danseuses, des cours arrière, s’avère très complexe.»
Ozzy montera sur une galerie et pointera le dessus d’un garage. Peu après, un bruit métallique se fait entendre. L’athlète a sauté sur une voiture pour se retrouver nez à nez avec Ozzy qui aboie. Offrant de la résistance malgré l’avertissement du maître-chien, il obtempérera aussitôt que le chien sera autorisé à le mordre et s’exécutera.
«Nous avons reçu Ozzy en septembre 2014. Déjà, il montrait une facilité déconcertante dans les différents exercices.»
Quelque temps avant de se déchirer un ligament au genou de la patte droite, début janvier, le mâle avait de nouveau impressionné son maître et ses collègues.
Des patrouilleurs venaient d’intercepter un récidiviste de la vente de drogue interpelé pour la troisième fois en autant de semaines dans le même petit véhicule Mazda lui servant de lieu de dépôt et distribution. L’équipe canine de nuit a été appelée en renfort.
«La fouille n’a pas duré trois minutes, raconte Alexandre Lapierre. Ozzy m’a donné une indication très claire sous le volant. J’ai glissé ma main à travers des fils, prenant un choc électrique au passage, pour dénicher un contenant et toucher le gros lot.»
Plutôt que d’être relâché pour possession simple de cannabis, le trafiquant a été écroué et a comparu pour des quantités notables de cocaïne, méthamphétamine et haschich.
Avenue Marcel-Villeneuve
Comme la plupart des huit chiens policiers de l’escouade canine lavalloise, Ozzy provient de l’élevage de la Gendarmerie royale du Canada, basé en Alberta. D’abord jugé trop immature, il a pris du temps avant d’être relégué à un corps policier.
Son premier stage a été effectué à Edmonton auprès d’un maître-chien venant de perdre son animal, poignardé durant une opération.
«Ozzy ne correspondait pas à leurs besoins en termes d’agressivité, relate l’agent Lapierre qui est à la Police de Laval depuis 14 ans, dont 7 à titre de maître-chien. S’il est tout de même dressé en appréhension de suspect, c’est surtout un animal très énergique et sociable au potentiel supérieur en dépistage et détection.»
En septembre 2016, le berger a démontré tout son talent du côté de Saint-François. Une patrouille accoste trois individus dans un véhicule. L’un d’eux a des résidus de cannabis sur son pantalon. Quand les policiers les préviennent qu’ils seront arrêtés, le conducteur embraye et appuie sur l’accélérateur, avant de s’immobiliser une centaine de mètres plus loin, sur l’avenue Marcel-Villeneuve.
«Ces gars sont connus de nos services pour l’usage d’armes, indique Alexandre Lapierre. On savait qu’ils avaient probablement fui pour se débarrasser de quelque chose. J’ai demandé à mon officier de fermer la rue.»
Rien n’est trouvé dans la voiture des types. Des champs bordent chaque côté de l’avenue. Pourtant, Ozzy flaire rapidement une première arme à feu, un Colt chargé à bloc, caché dans les herbes longues. Non rassasié, il se remet en marche et repère une sacoche à 175 mètres de distance. Une autre arme de poing, également chargée de munitions, peut alors être mise hors de circulation.
«De voir la facilité avec laquelle Ozzy est parti du bord du chemin, d’un champ à l’autre, pour nous guider vers ces deux armes servant aux gangs de rue, c’est du travail impeccable et impressionnant!» de s’exclamer son maître.
Triste découverte
Un soir d’automne digne des films d’horreur alors qu’il pleut des cordes, le 911 reçoit l’appel d’une jeune femme. Elle vient de lire le texto de sa mère lui confiant qu’elle va se pendre à un arbre. Les policiers disposent d’un rayon de deux kilomètres dans l’est de Laval. Le véhicule de la dame est aperçu, enfoncé dans un chemin de terre devenu extrêmement boueux tant les conditions sont exécrables.
«Ozzy a détecté une piste au sol et nous a dirigés vers un boisé, avant de lever la tête, se souvient avec émotion l’agent Lapierre. La dame était là.»
Plusieurs manœuvres de réanimation seront vaines. Pendant que trois autopatrouilles et qu’une ambulance sont embourbées, le maître-chien et ses collègues porteront la défunte sur son épaule sur 400 mètres. Il se demande encore comment son partenaire sur quatre pattes a réussi un tel exploit de dépistage en pareille circonstance.
Un an plus tard
Novembre 2015, introduction par effraction dans Chomedey. Un citoyen voit les porte et fenêtre de son voisin défoncées. Il entend un bruit dans la cour arrière. Le tandem policier saute des clôtures partout dans le secteur, avant qu’Ozzy ne déterre une paire de gants de latex encore humide dans une haie de cèdres. Chien et maître ne réussissent toutefois pas à surprendre le fuyard.
«Il y a quelques mois, ce même individu a été arrêté pour une infraction semblable, note l’agent Lapierre. Son ADN est le même que celui détecté dans les gants. On a donc pu le relier à ce premier crime.»
Poursuite athlétique
En décembre dernier, les qualités physiques du duo sont sollicitées. Des policiers interceptent trois suspects dans un véhicule, boulevard des Laurentides, près du métro Cartier. Étant en bris de condition, l’un d’eux décline une fausse identité. Il prend la fuite à pied quand les patrouilleurs découvrent son stratagème.
«Il faut savoir qu’on connaît cet individu, un véritable athlète de six pieds cinq pouces ayant fait des camps de basketball collégial américain, révèle Alexandre Lapierre. L’environnement passant, avec les commerces, un club de danseuses, des cours arrière, s’avère très complexe.»
Ozzy montera sur une galerie et pointera le dessus d’un garage. Peu après, un bruit métallique se fait entendre. L’athlète a sauté sur une voiture pour se retrouver nez à nez avec Ozzy qui aboie. Offrant de la résistance malgré l’avertissement du maître-chien, il obtempérera aussitôt que le chien sera autorisé à le mordre et s’exécutera.
«Nous avons reçu Ozzy en septembre 2014. Déjà, il montrait une facilité déconcertante dans les différents exercices.»