Une centaine d’entre elles, anonymat garanti, étaient parmi les invités rassemblés le 3 mai à la Maison des arts de Laval.
«Nous ne les nommerons pas, mais c’est pour elles qu’on travaille avec nos services professionnels, gratuits et confidentiels pour les aider à surmonter les conséquences psychiques, psychologiques et sociales qu’elles ont subies», de confier Marie-Claude Côté, criminologue et directrice générale du CAVAC de Laval depuis 18 ans.
Évolution et modernisation
L’équipe du CAVAC est passée de 2 à 12 intervenants depuis les débuts de l’organisme qui a débuté dans un espace où le toit coulait, boulevard des Laurentides. Il s’est ensuite niché au 15e étage d’un immeuble, boulevard de la Concorde, avant de déménager sur Curé-Labelle, en plein Red Light lavallois, pour finalement s’installer dans ses locaux actuels situés près de l’autoroute 15 et du boulevard Saint-Martin.
En 25 ans, Marie-Claude Côté et l’intervenante Julie Paiement ont été des témoins privilégiés de l’évolution de leur clientèle, bien que les cas de violence conjugale, agression sexuelle et vol qualifié demeurent les plus fréquents.
«Si notre clientèle demeure féminine à 80 %, de plus en plus d’hommes portent plainte pour violence conjugale, mentionne Mme Côté. Nous n’attendons plus qu’ils viennent vers nous et allons plus vers eux. Également, cette année, nous avons dû faire appel à un traducteur pour la première fois dans une histoire de couple.»
Le CAVAC dispose désormais de deux intervenants postés à temps plein au palais de justice de Laval. En ce moment, un programme d’accompagnement judiciaire pour les enfants est aussi mis en place afin de répondre à ce besoin tristement grandissant.
«Actuellement, j’assure le suivi d’une fillette qui a été abusée par son grand frère quand elle avait huit ans, illustre Julie Paiement, une criminologue qui travaille depuis sept ans au CAVAC de Laval, après y avoir fait son stage universitaire. Il y a quelques années, j’avais aussi assisté des policiers devant annoncer à 2 enfants, âgés de 6 et 10 ans, que leur mère venait de mourir, assassinée par leur père.»
Allocutions inspirantes
Prenant la parole devant l’auditoire, le chef de la Police de Laval, Pierre Brochet, a salué un partenariat renouvelé et bonifié. «Plus tôt cette année, nous avons ratifié une nouvelle entente, a-t-il indiqué. Nous avons maintenant la présence d’un agent d’intervention dans nos locaux. Cette collaboration encore plus étroite permettra d’optimiser le soutien psychosocial et post-traumatique aux victimes d’actes criminels.»
«Malheureusement, il arrive encore que les victimes et les témoins aient l’impression d’être de simples spectateurs et se sentent privés de toute participation réelle, a déclaré pour sa part Me Annick Murphy, Directrice des poursuites criminelles et pénales du Québec. Peut-être avez-vous eu ce sentiment. Pourtant, votre contribution au système de justice criminelle est fondamentale. C’est elle qui permet de soutenir les poursuites entreprises devant les tribunaux et ainsi veiller à la protection de la société.»
Information ou demande de services au Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) de Laval: 450 688-4581.